Royaume perdu (Le)

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Amateurs de "mondes perdus ayant gardé une âme d’adolescent aventureux, réjouissez-vous : voici un ouvrage pour vous !

Dans une île quelque part au sud de l’Océan Indien vivent côte à côte humains et dinosaures. Ces derniers ont accédé à l’intelligence et à la parole. Ensemble, ils ont créé une civilisation harmonieuse et démocratique. Certains dinosaures, eux, ont préféré rester à l’écart des villes et des humains, et demeurer dans un immense plateau sauvage, le Bassin des Pluies. Et c’est précisément là qu’abordera un beau jour un vaisseau pirate, venant du "monde du dehors". De vrais corsaires, avides, rapaces, féroces et cruels comme il faut. Ils capturent une famille d’autruches-dinosaures (sans plumes ni ailes) et une jeune adolescente tyrannosaure, puis découvrent une cité inconnue… toute d’or façonné. Heureusement, une autruche s’échappe, va quérir du secours qui viendra de la part d’un jeune garçon et d’un inénarrable protoceratops-interprète. À eux trois, aidés du couple des parents de la petite tyrannosaure (les moments où ils galopent dans la forêt juchée sur le crâne des terribles lézards sont magiques !), ils parviendront finalement à sauver les infortunés prisonniers des griffes de leurs ravisseurs, qui intégreront à leur tour la civilisation "dinotopienne", hormis le méchant Capitaine, qui servira in extremis de repas au papa tyrannosaure.

Commencé par une très belle introduction (rêverie d’humains et de dinosaures sur leur vie commune à l’approche d’une tempête six-annuelle), le roman se poursuit comme un récit d’aventures classique et passionnant, parsemé de jolies réflexions sur l’importance de la cohabitation et de la tolérance, telle celle-ci par exemple, du jeune Will s’adressant à un pirate : "Crois-moi, la première fois (...) que tu participeras à un concours avec un couple d’ankylosaures, tu te demanderas comment tu as pu un jour rejeter une peau ou des yeux parce qu’ils n’avaient pas la même couleur que la tienne" (p. 334). Ou cette autre : "Dinotopia n’est pas seulement un endroit où les humains ont appris à vivre avec les dinosaures, mais aussi un pays où les gens de toutes origines et de toutes nationalités ont appris à vivre en paix les uns avec les autres. (...) Ce pays est l’exemple de ce que pourrait être le reste du monde" (p. 322).

Un dernier point : par deux fois, il est fait allusion au "Dinotopia" de James Gurney, à qui le présent livre est par ailleurs dédié. S’agirait-il dès lors d’un cycle dont ce "Dinotopia Lost" (le titre original) ne serait qu’un maillon ?

Alan Dean FOSTER, DINOTOPIA, le Royaume perdu, Éditions Claude Lefrancq, Attitudes

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