Destin des morts (Le)
Quatrième de couverture
Un couple de randonneurs trouve refuge dans une maison isolée. Un groupe de rock fait confiance à la société Haunted House for Rent pour son retour aux sources. Un étudiant entraîne ses amis sur les traces de son passé. Un architecte est fier de sa dernière création. Quatre textes, quatre univers, un point commun. Parce que les murs de certaines demeures renferment parfois de lourds secrets...
« Le destin des morts » de Jean-Pierre Favard est un recueil composé de 4 nouvelles.
De facture classique, le fantastique de l’auteur est parfaitement maitrisé et vraiment immersif. L’air de rien, il nous emmène dans les recoins obscurs des maisons abandonnées et nous force à regarder, inquiets, ce que la pénombre pourrait dissimuler.
La courte nouvelle qui ouvre le recueil, « Mauvaises vibrations », est un modèle du genre. Un couple de randonneurs cherche refuge dans une vieille maison isolée pour se reposer. En très peu de pages, l’auteur distille une atmosphère chargée de colère avant de nous asséner, sans prévenir, le coup qui nous fera basculer dans l’épouvante. A noter que cette histoire avait été préalablement éditée dans la revue Freaks Corps en 2009.
« Ghost ‘n’ Roll Baby » prend la relève. Nous suivrons un groupe de rock dont le manager a la bonne idée de faire appel à une société spécialisée dans la location de maisons hantées. Il espère par là que les musiciens retrouveront leur inspiration créatrice. Truffée de références à la bonne musique (l’auteur cite Nikky Sixx en intro de sa nouvelle), elle ne tarde pas à basculer dans l’épouvante dès les premières pages. L’auteur nous livre les informations sur le passé de la maison au compte-goutte, par le biais d’une brochure touristique. L’ambiance s’épaissit, le malaise va crescendo jusqu’à l’apothéose finale.
Passons ensuite à la troisième nouvelle, la plus longue, « La seconde mort de Camille Millien ». Il s’agit en fait d’un roman paru précédemment aux Edition du Panier d’Ortie en 2009. Voici LA nouvelle phare du recueil ! Julien revient dans la maison de vacances de son enfance en compagnie de son épouse et d’un couple d’amis. Il n’y avait plus remis les pieds depuis de nombreuses années. Ses parents ont laissé la maison à l’abandon et plus personne ne s’en est occupé. On apprendra en effet que Camille, la sœur de Julien, a disparu mystérieusement sans laisser de traces avec son petit ami de l’époque. En revenant en cet endroit, Julien va raviver de vieilles blessures qui n’ont jamais eu le temps de cicatriser et réveiller de vieux démons qu’il espérait enfouis dans sa mémoire. Entre légendes locales, souvenirs douloureux et événements mystérieux, l’auteur nous entraîne dans un récit purement passionnant. Autant le savoir, une fois que vous l’aurez commencée, vous ne pourrez plus la lâcher ! C’est un véritable bijou !
Et le recueil s’achève sur « L’architecte », une micro-nouvelle de quelques lignes, qui m’a bien fait rire. Elle relève plus du trait d’esprit qu’autre chose mais j’ai trouvé que c’était une excellente manière de clôturer ce livre.
Vous l’aurez compris, « Le destin des morts » est un excellent recueil de nouvelles que je conseille à tout amateur de fantastique !
Le destin des morts par Jean-Pierre Favard, Lokomodo, illustration de couverture de Jimmy Kerast