Dresseur de fantômes

Théophras est un aventurier qui vend ses services à des hommes fortunés pour leur rapporter les objets les plus divers. Mais depuis un an, son unique objectif est de rattraper celui qui se fait appeler le Collectionneur. Il veut le retrouver pour le tuer, car cet être maléfique a empoisonné Valentine, son unique amour. Depuis le décès, le fantôme de Valentine suit le jeune homme qui est le seul à pouvoir le voir et à communiquer avec lui.

Théophras y a gagné le surnom de dresseur de fantômes, ainsi que la réputation d’être un peu dérangé. Le Collectionneur est, lui, un homme puissant aux ressources abondantes dont personne ne connaît l’identité. La quête de Théophras va conduire le jeune homme à faire appel à tous ses talents, à explorer de nombreuses pistes et à risquer la mort en de multiples occasions. Sans certitude que la vengeance lui apporte le repos.

Claire Brissot met en place un monde rétrofuturiste. Futuriste car il se déroute au début du 22ème siècle, et rétro car la Terre a subi le Maelstrom. Ce phénomène inexpliqué a entraîné de nombreux changements dans la géographie et le fonctionnement du monde, qui a, par exemple, vu l’électricité disparaître. Les avions ont ainsi déserté le ciel et les bateaux circulent avec de grandes roues à aube. Avec ses automates, cet univers se rapproche finalement plutôt du steampunk.

L’intrigue est bien menée et permet de découvrir le monde de l’auteur, même si la révélation finale sur l’identité du Collectionneur ne surprend pas vraiment. Mais le récit de Claire Brissot brille surtout par la qualité de l’histoire d’amour qu’elle développe entre Théophras et le fantôme de Valentine. Cette histoire est remarquablement bien rendue, émouvante. L’écriture dynamique et fine de l’auteur est un support parfait à ce récit de qualité.

Dresseur de fantômes de Camille Brissot, illustré par Philippe Jozelon, aux éditions L’Atalante