Dimension Galaxies Nouvelles

Auteur / Scénariste: 

Anthologie présentée par Pierre Gevart.

 

Pierre Gevart s’est fait plaisir et publie quelques nouvelles, (« une poignée de cailloux blancs », comme il dit), parues dans Galaxies nouvelle série, pour marquer les 7 ans de la revue. Nous avons tous lu, ou aurions dû lire, les textes ici présentés une seconde fois. Ce numéro de la collection Rivière blanche est donc fait soit pour les distraits, soit pour les nostalgiques. Car il abonde en bons textes, qu’il est heureux de pouvoir (re) lire. Ils sont ordonnés d’après leur date de parution, depuis le n° 1bis de l’été 2008. Il n’est pas possible de citer les dix-sept textes repris, mais je tiens à signaler ceux qui ont retenu mon attention. Il y en a de très bons, comme ceux de Barbéri, de Vila, de Calvez ou d’Aliette de Bodard ; il y en a aussi de vraiment excellents. Laurent Quessy parvient à renouveler le thème usé de l’arche dans Nuit noire, sol froid en l’abordant du côté de ceux qui racontent le passé. Merveilleusement incompréhensible est le récit de Sybille Fairmarch L’avocat et la prisonnière, empli de magie symboliste. Une nouvelle, qui m’avait fort frappé à première lecture en 2009, illustre ce caractère si spécifique de la SF, la conduite d’une idée jusqu’à l’extrême : elle s’applique ici aux murs dans la vie quotidienne (Le printemps des murailles de Fabien Clavel). Cela fait froid dans le dos et est à méditer en ces temps de peurs et de migrations. A propos de migrants, il faut citer l’étrange texte de Dominique Douay, Le prisonnier en son royaume. Ce prisonnier, détenu aux Marquises, est libre de passer d’un monde à... un autre. Fascinant. L’émotion a droit de cité aussi, avec Les danseurs de la Lune double de Sylvie Denis, où comment deux jeunes Américain et Russe se rencontrent dans une galerie de métro désaffectée. La musique n’est pas en reste non plus. Daniel Paris, dans Les baobabs de Mars, et Martin Winckler dans Alice in Wonderland, nous le rappellent avec beaucoup de pertinence.

 

Terminons par une note d’humour : que se passe-t-il lorsque votre ascenseur vous emmène au deuxième sous-sol de votre immeuble, alors que vous savez bien qu’il n’en comporte qu’un seul ? Ce sera l’Enfer, assurément (Mon ascenseur parle avec un accent allemand de Pierre Stolze).

 

Voici donc un numéro de la collection « Dimension » d’un excellent niveau : Pierre Gevart a bien choisi.

 

Dimension Galaxies Nouvelles, présentée par Pierre Gevart, Black Coat Press, Encino, collection Rivière Blanche, 2015, 299 p., 20 euros.

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