Super Monsieur Fruit


Clarque Quinte travaille comme reporter pour le Daily Planete, à New York sur Loire. Il est en concurrence avec le jeune et svelte Brad Quéligtonne. Ce dernier lui a ravi le scoop d’une prise d’otages. Un psychopathe, armé jusqu’aux dents, a séquestré tous les vieux d’une maison de retraite et piégé l’endroit. Son plan est ingénieux. Machiavélique ! Portes et fenêtres sont barricadées, le rez-de-chaussée est inondé. La police ne peut agir au risque de faire imploser la maison. Toutes les chaînes de télé sont sur le coup. S’il veut redorer son blason et échapper à la rubrique nécrologique, Clarque Quinte doit absolument devancer son jeune confrère. L’ennui, c’est que Clarque est obèse. Il rate tous ses bus. Au moindre effort, il se réfugie dans une pâtisserie et se gave de gâteaux. Essoufflé, il loupe son dernier bus. La nuit est tombée. Le scoop est raté. Clarque jure devant la lune d’entamer un régime sérieux, fruits et légumes. C’est alors qu’apparaît un mystérieux épicier. Ce dernier lui remet l’orange magique qui transformera sa vie !

De Crécy est l’un de ces petits génies de « La Nouvelle Bande dessinée ». Un style proche du story-board. Un dessin vibrant et expressif. Nous revenons ici sur l’une de ses premières bds. Humour et esprit comic book, nous y trouvons tous les clichés du super héros tournés en dérision. La super vision disponible uniquement à travers de super lunettes au fructose. La super transformation à la Wonder Woman qui prend plusieurs minutes. Cause de biens des déboires pour notre super-héros. La Super Monsieur Fruit Mobile qui roule à l’essence de prune – Je ne vous dis pas les désagréments ! Sans oublier la cape et le costume moulant sur son corps obèse. Seulement, la forme ne fait pas tout. Egalement critique de notre société de surconsommation, des discours démagogiques des politiciens, de la fausse publicité, de la dictature de la minceur, cette bd n’hésite pas à redorer le blason des « gros » et à dresser le tableau d’une fin 90’s entièrement vouée aux lobbys. Les choses n’ont pas vraiment changé. C’est pourquoi cette bd se découvre ou se redécouvre avec plaisir. Certains la trouveront peut-être un peu longue, par moment. 320 pages, ce n’est pas rien. N’oublions pas qu’il s’agit des débuts de De Crécy et que déjà il marquait « La Nouvelle Bande dessinée » de son empreinte originale.

Titre : Super Monsieur Fruit

Scénario et dessins : De CRECY Nicolas

Editeur : Seuil

Parution : Janvier 2007

Nombre de pages : 320

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