Dark Eden

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C'est un thème qui n'est pas tout à fait nouveau, celui des descendants d'un groupe d'humains abandonnés sur une planète lointaine, et de certains qui découvrent comment s'adapter à la planète alors que l'essentiel de la communauté attend toujours que la Terre leur envoie du secours. Bien sûr l'idée permet un grand nombre de variantes. Dans cette histoire, les 500 et quelques humains qui occupent une petite vallée appelée Vallée-Cercle autour du point d'atterrissage de la navette qui les a déposés descendraient tous d'un couple unique, Tommy l'astronaute et Angéla la policière, laissés par leurs Trois Compagnons repartis chercher du secours. Et plus de 160 ans et donc 8 générations plus tard, les Anciens, dont les plus vieux ont connu les fondateurs de la communauté, tiennent à rester au point de départ, malgré les ressources qui s'épuisent. Mais un jeune, John Lampionrouge (car la communauté comprend maintenant plusieurs groupes séparés, dénommés de façon différente), veut briser les traditions et faire face aux défis que présente cette planète sans soleil, où la vie est apparue à partir d'arbres qui pompent l'énergie du noyau de la planète et éclairent, et d'animaux à six pattes, eux aussi parfois lumineux. Il va entraîner quelques jeunes avec lui à la découverte, tout en introduisant une scission accompagnée de meurtres dans la communauté.

 

Mais ce premier roman – dont on acceptera non sans réticence les bases de départ assez peu vraisemblables et qui raconte avant tout le passage à l'âge adulte de John, de son amie Tina et de quelques autres –, n'est visiblement que le début d'un roman ou d'une série, plus longue. Il n'a pas vraiment de fin même si certains mystères ont été percés à jour et ne se termine certainement pas par des chapitres qui annoncent l'attente de la suite. Raconté par des points de vue mélangés de différents personnages, dans une langue qui a évolué même si certains oublis (retour du mot glace alors que le nom dureneige paraissait acquis, par exemple) ou certaines incohérences (tantôt il semble que certaines connaissances de la vie et du mode de pensée des terriens aient été perdues, tantôt elles reviennent à l'improviste) n'ont pu être évitées ou éliminées lors des relectures, ce roman a obtenu le prix Arthur C. Clarke. Il propose un monde bizarre, mais cohérent, auquel nos survivants essayent de s'adapter. Et dans lequel il n'est pas impossible qu'ils finissent par rencontrer d'autres sentiments...

 

Mais j'attendrai la suite avant de le conseiller ou le déconseiller et vous pouvez aller le regarder sans idée préconçue ou imposée.

 

Dark Eden, par Chris Beckett, traduit par Laurent Philibert-Caillat, Presses de la Cité 2015, 415 p., couverture de Clément Chassagnard, 22€, ISBN 978-2-258-10966-7

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