Guérisseur de cathédrales (Le)

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Sur Terre, Joe Fernwright, héros du livre, passe son temps à chercher des jeux de mots dans les titres des journaux ou de films, en attendant que l’on fasse appel à lui puisqu’il exerce le beau métier de guérisseur de poteries. Ces temps-ci, le travail se fait rare et il s’ennuie au point de remettre toute sa vie en cause. Sa vie personnelle est désastreuse et il ne peut s’empêcher de demander de l’aide à son ex-femme.

Un beau jour, il reçoit à son bureau un courrier lui demandant de participer à une grande entreprise, avec la promesse de percevoir un salaire important. C’est le début de la première partie du livre, consacrée donc au processus d’échappement à la Terre. Mais Joe est finalement piégé et se retrouve obligé d’entreprendre le voyage jusqu’à la planète du Laboureur. Même si Glimmung, l’employeur voulant redresser la Cathédrale d’Heldscalla, adoucit la chose en offrant la possibilité à Joe Fernwright de voir un tesson de poterie provenant de la Cathédrale engloutie, et qui finalement le décidera à quitter la Terre de son plein gré.

Sur le vaisseau le conduisant sur la planète du Laboureur, Joe rencontre d’autres individus « invités » par Glimmung, dont une jolie extraterrestre, Mali Yojez. A ce propos, il est agréable de noter que chaque personnage est considéré à la lecture comme un être humain ou au moins comme quelqu’un de normal sauf la masse infâme et informe de Glimmung. Ce sont finalement tous, des individus qui étaient pris aux pièges dans des sociétés où tout est surveillé et contrôlé, et qui se voient offrir l’opportunité d’exercer leur talent pour une cause qui dès le départ semble perdue.

A leur arrivée sur la planète, ils découvrent que le Livre des Kalendes, s’écrivant au jour le jour par un procédé inconnu, prédit l’échec de leur mission ainsi que la mort de Glimmung.

Si l’idée de départ est plutôt belle, les actions qui vont se dérouler à partir de leur arrivée sur la planète du Laboureur ne semblent pas avoir de véritable sens et il est parfois ardu de comprendre ce qui se passe et surtout pourquoi.

Sans dévoiler la fin, je dois dire que ce livre est assez éloigné des chefs-d’œuvre de K. Dick et en particulier Ubik ou Blade Runner. Il correspond sans doute à un passage de quête de liberté et de choix personnel, ressentis comme impossibles dans la société américaine de la fin des années 60.

Ce roman décevant, mais peut-être tout simplement incompris, est à éviter dans la grande bibliographie de K. Dick. Il offre cependant des pistes de réflexion encore valables dans notre société. On abordera les concepts de conscience collective, de communauté, de bien et de mal au travers des deux cathédrales antagonistes, et même de la relation amoureuse dans un cadre non conventionnel, sans laisser un souvenir impérissable dans les mémoires.

Philip K. Dick, Le guérisseur de cathédrales, traduction : Marcel Thaon, 224 p., Pocket

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Commentaires

décevant ? certainement , si on s’arrête à ras les paquerettes ... mais non ! il est complexe , enchevêtré , riche de symbolismes comme toujours bien entendu chez Phil Dick ... allez voir un peu du côté de Jung SVP ( plongée dans l’inconscient océanique qui n’est pas piquée des hannetons ,thème du double noir ,en plus des thèmes habituels à l’auteur )et probbablement des thèmes gnostiques que je ne connais pas bien ; je suis en train de le relire et je me dis que Jodorovski a du sacrément s’en imprégner , il y a des parenté évidentes avec l’Incal . Un livre à relire tous les quinze ans , chaque fois qu’on mature un peu plus on le comprend mieux ; par contre , on ne peut pas dire qu’il soit guilleret guilleret ... bonne lecture ! Françoise R.