Antho-noire pour nuits blanches
… du fantastique au polar
… du steampunk à l’humour noir
Quinze nouvelles qui vous laisseront toutes un étrange goût de sang dans la bouche !
Un petit mot d’abord sur la couverture qui est du plus bel effet. J’apprécie particulièrement la présence de l’entonnoir qui, il faut le savoir, était le mot imposé à chaque auteur lors de l’élaboration de son texte. Ensuite, il y a la préface de Céline Guillaume, une auteure que j’apprécie énormément.
Exercice difficile s’il en est de chroniquer une anthologie. En effet les nouvelles sont écrites par des auteurs différents et, de surcroît, dans des genres très diversifiés comme le mentionne la quatrième de couverture. Si cela peut constituer un avantage de brasser autant d’univers différents, il peut également constituer un frein à la lecture. Il est en effet difficile pour le lecteur de plonger avec le même bonheur ou de retirer la même satisfaction selon le type de récit. Je ne vais pas tergiverser ni polémiquer. Certains textes m’ont largement plus plu que d’autres et c’est ce qui fait la beauté de la subjectivité de la lecture, de la nuance d’un ressenti.
Je vais donc mettre en avant les textes m’ayant le plus transporté. Cet effet étant dû soit à la plume de l’auteur(e), à l’angle de vue choisi pour conter son histoire ou à l’originalité du thème.
Il y a une petite histoire dont l’humour assez noir m’a séduit : « L’histoire de l’entonnoir » d’Elodie Baillot. Nous suivons l’aventure d’un entonnoir qui ne veut pas servir à décanter du vin. Son souhait va se réaliser au-delà de ses espérances.
« Les vieilles » de Sophie Dabat regorge également d’humour en mettant en scène un gang de mémés particulièrement tordues.
« Le maître du temps » de Delphine Dumouchel m’a également particulièrement séduit. Nous y suivons Tempus, jeune amoureux éconduit, qui a une idée sur la manière de reconquérir sa belle. Tordu, sadique, magnifiquement écrit, j’ai véritablement été emballé.
« Massacre au bas nylon » de Barbara Fouquin nous conte l’itinéraire d’un bas nous confiant ses sorties avec sa criminelle de maitresse. Très amusante petite nouvelle.
« De l’intérieur » de Kyoko. Mon gros coup de cœur du recueil !!! Une nouvelle fantastique comme je les aime ! Comme elle n’est pas très longue, je ne vais pas vous en conter l’histoire afin de ne pas spoiler mais je vous encourage vivement à la découvrir !
« Jamais seul » de Solenne Pourbaix figure également au rayon du fantastique. Elle fait appel aux terreurs de l’enfance et aux amis imaginaires. Une réussite !
Un autre de mes coups de cœur : « Bêtise » de Béatrice Ruffié Lacas ! Une pure merveille très courte mais parfaite en tous points !
Et c’est Jérémy Semet avec « A jamais réunis » qui clôture la liste des nouvelles m’ayant plu avec une nouvelle policière assez classique mais attrayante !
Le recueil s’achève sur une histoire spéciale écrite à 14 mains que je vous laisse le soin de découvrir. Une sorte de petit délire entre amis faisant honneur à Cali, la correctrice de ce recueil.
Bref une anthologie originale mélangeant allègrement les genres à découvrir.
Antho-noire pour nuits blanches, anthologiste : Valentin Gatel, couverture de Gildas Gatel et dessin original de Koa, 2013, La cabane à Mots, 13.50€, ISBN : 978-2-9540895-3-9