Ta mort sera la mienne

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Roman « grammatical », chacun des 3 protagonistes est représenté par un pronom personnel.

Troy, l’assassin qui déboule dans une semaine de stage d’étudiants, est le « tu » : des phrases courtes, distantes qui décrivent une vie de merde où seule la réalité peut dépasser la fiction. Troy, détruit par une non-existence, un être qui n’a jamais pu se structurer par rapport à la société. Un authentique psychopathe que rien ne peut sauver.

« Je » ou Donald, policier obèse presque à la retraite, qui roule à fond de balle vers le lieu d’une fusillade et se rappelle de son passé, de ses amours ratées qui l’ont conduit à ce poste loin de tout, un homme qui fuit.

« Elle » c’est Karen, une prof que l’on prendrait facilement pour une douce illuminée avec ses tenues colorées et ses idées des années hippies, ses croyances qui l’ont aussi conduite au bord du gouffre et qui sait à quel point, elle est la responsable de ce massacre d’étudiants.

Un roman qui demande un certain courage car il n’épargne pas son lecteur dans des descriptions abominables. Un auteur, Fabrice Colin, qui a déjà souvent prouvé qu’il avait « une plume » et dont la trame est très actuelle et totalement crédible dans une Amérique qui a perdu le nord.

Et alors, oui, je n’ai pas vraiment accroché. Les relations entre les personnages se comprennent vite et on fonce dans une horreur continue. Et j’avoue que j’ai survolé les 50 dernières pages, saturée, j’avais besoin de la fin et je n’ai pas eu l’impression que j’avais loupé quelque chose à lire en diagonale. Et c’est là que le bât blesse : un roman dont on zappe la fin, c’est gênant.

Peut-être que les nombreuses boulettes de correction m’ont détachée du récit, perdue à chercher comment comprendre des phrases malencontreusement amputées de morceaux ( p. 105 « Tu repères moins voutée », p. 85 « Flaherty exigeait que débarrassions… ») ou des fautes d’orthographe, de présentation (p. 81, « il s’abandonnait… et rejettent… », p. 83 « train… a compartiment », p. 187 « la tête, . », morceaux choisis et inventaire incomplet). Quand les petits couacs s’entassent, ils brisent le rythme et c’est bien dommage, surtout pour l’auteur, victime d’une relecture hasardeuse.

Ta mort sera la mienne par Fabrice Colin, Sonatine

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