Rosalinde
Lorsque les aliens envahissent la Terre, Rosalinde retrouve ses vieux instincts d’agent secret. Aidée par son ex ennemi Muchu, la belle blondasse à forte poitrine, elle extermine la vermine et sauve l’humanité. Pour la remercier, les Septs refondateurs lui offrent une place de figurant. En gros, Rosalinde fait iéch’ avec ses discours guerriers, alors on la relègue à l’inauguration des nouveaux supermarchés de la paix, des nouvelles prisons de la paix, des nouvelles frontières de la paix, enfin vous aurez compris !
Seulement voilà, Rosalinde s’ennuie, loin de sa belle Muchu.
Cette bd est une métaphore de l’hypocrisie humaine. Prenons Rosalinde, elle est 100% obéissante, moralisatrice à bloc et même si ça ne lui plaît pas ce qu’on lui fait faire, elle le fait, car elle persuadée que ça servira la cause. A l’opposé de Rosalinde, nous avons Muchu, une belle blonde, pulpeuse, sexy, fofolle et anarchiste. Elle veut s’amuser, rire et chanter. Fait iéch’ ce monde de fascistes ! Alors quand Rosalinde se sent attirée par le côté obscur, les deux se rapprochent et ça fait des étincelles. Etincelles qui ne sont pas du goût des 7 refondateurs. Eux, ils représentent ces rapaces qui s’approprient le pouvoir, une fois que les héros ont gagné la guerre. Un peu comme le tripatisme après De Gaulle, en 1946. Mais où se trouve l’hypocrisie dans tout ça, me direz-vous ? L’hypocrisie envers soi-même déjà, avec Rosalinde. Car notre vieille guerrière obéissante refuse de voir ce qu’elle est, une femme de chair et de coeur, avec ses envies de folie. L’hypocrisie des 7 qui ont besoin de Rosalinde, car elle est un symbole pour le peuple, mais, qui sous couvert de leurs flateries, chercheront à s’en débarrasser par tous les moyens. L’hypocrisie des guerres aussi. Et oui, une bonne guerre, ça a toujours la même tronche. Un gentil - nous, un méchant - eux, une action - on bute tout le monde. Et les gouvernements auront beau nous trouver tous les prétextes, on sait bien ce qui les intéressent : le pouvoir. Heureusement, Thomas Cadène n’est pas un hypocrite. Il nous livre sa vision du monde à travers une oeuvre cynique et poilante, menée tambours battants par l’amour d’une fasciste pour une utopiste. Quel panache, Mister Cadène !!!
Titre : Rosalinde
Scénario et dessins : CADENE Thomas
Editeur : KSTR
Parution : août 2008