Wendigo

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Illustrateur / Dessinateur: 

Le choc de deux mondes. La ville moderne de Barry, au Canada, s’est construite sur un ancien territoire indien où court la légende du Wendigo. Le Wendigo, ou l’Esprit de la forêt, un être mi-homme mi-loup, qui sort de sa tanière à la nuit tombée et sillonne les sentiers en quête de chair fraîche. Mais le Wendigo est-il la seule monstruosité des massifs ? Quel terrible secret pèse sur la communauté indienne ? Perdue au milieu des bois, en pleine nuit, Sarah réalise l’absurdité de son acte. Jamais elle n’aurait dû s’aventurer dans ce parc. Mais il est trop tard pour les regrets. Le Wendigo a déjà senti sa présence et compte bien jeter son dévolu sur cette proie toute désignée. La jeune femme réussira-t-elle à échapper au tragique destin qui la guette. Mais surtout, saura-t-elle sauver l’enfant qu’elle porte ?

 

Lorsque je me suis vu proposer de lire « Wendigo » de Gwenn Aël afin de le chroniquer, j’ai de suite été intrigué par la superbe couverture signée par Marie-Alix Godeau. Elle laissait présager, à juste titre, que le roman en question était destiné à l’attention d’un public jeune.

Mais ce fut une excellente surprise. Le roman se lit très vite. Je l’ai terminé en à peine trois heures. En même temps, c’est le signe que l’histoire a réussi à m’emballer au point de la dévorer page après page. Le livre est constitué de deux parties distinctes, tournant toutes deux autour des légendes indiennes.

La première met en scène Sarah. Française partie dans le cadre de ses études au Canada, elle y rencontrera John, un Indien chargé de l’entretien au sein de l’établissement. Elle tombera follement amoureuse de cet homme qui prendra malheureusement conscience de la difficulté à faire accepter leur amour en raison de leur appartenance à deux civilisations différentes. Il la laissera donc choir et ignorera par là même qu’elle porte son enfant. Le réel point de départ de l’histoire survient lorsque, lors d’une escapade nocturne pour boire un verre entre amis, Sarah coupe à travers un territoire que les Indiens considèrent comme maudit pour regagner son école. Son imprudence lui fait malheureusement rencontrer le Wendigo, créature mythique terrifiant les indiens algonquins. Elle sera la victime d’une horrible malédiction.

L’atmosphère dépeinte est certes classique mais l’ensemble est fort prenant. On ne peut s’empêcher de poursuivre l’aventure en se demandant ce qui va arriver à cette malheureuse. L’auteur place bien ses effets et on se prend au jeu.

La seconde partie se déroule vingt ans plus tard et met en scène Jonathan, le fils de John et Sarah, qui vit maintenant avec son père. Fort attaché à ses racines indiennes, le jeune homme émettra le désir de participer à une cérémonie ancestrale afin de découvrir son animal totem. Mais rien ne se passe comme prévu et c’est sa véritable nature qui lui sera révélée.

Il est noté sur le quatrième de couverture que Gwenn Aël renouvelle de belle façon le thème du loup-garou. Il faut bien reconnaître que le wendigo amérindien a plusieurs points communs avec le loup-garou issu des folklores européens. L’auteur maîtrise bien son sujet et nous le restitue habilement au fil des pages.

Je ne verrai qu’un seul petit point négatif qui ne remet en aucune façon la qualité de l’ouvrage. Il concerne la fin qui, à mon sens, est assez rapidement expédiée.

Pour conclure, je dirai que j’ai passé un excellent moment avec ce roman qui, bien que destiné à un public adolescent, satisfera également les lecteurs plus âges.

A noter également les magnifiques illustrations intérieures signées par Eric Godeau qui donnent vie au récit.

Wendigo par Gwenn Aël, illustration de couverture de Marie-Alix Godeau, illustrations intérieures d’Eric Godeau, 256 p., Juste Pour Lire, 978-2-36151-036-7, 17€

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