2012
Les survivants de la fin du monde
Les hommes du Président
En 2009 de nombreuses éruptions solaires, de plus en plus fréquentes et violentes, provoquent d’énormes bouleversements irréversibles dans le noyau de la Terre. Adrian Hemsley, un jeune et brillant géologue, découvre, avec l’un de ses amis scientifiques, les signes précurseurs et annonciateurs d’une catastrophe naturelle sans précédent qui se produira de façon inéluctable, à plus ou moins long terme.
Après avoir informé Carl Anheuser, le Secrétaire Général à la Maison Blanche, de cette effroyable découverte, ce dernier lui arrange une entrevue avec Thomas Wilson, le Président des Etats-Unis, à qui il expose les faits. Après avoir fait vérifier la véracité de ces informations par d’autres scientifiques, Hemsley est alors nommé conseiller scientifique en chef à la Maison Blanche en charge du dossier dans la mesure où il est le plus à même de tenter de trouver une solution.
Les aventuriers de l’arche perdue
Le Président Wilson mesure très vite l’ampleur de la crise écologique sans précédent que le monde s’apprête à traverser et il contacte alors ses homologues des pays les plus puissants du monde. Après concertation, ils décident d’un commun accord de la mise en route d’une “opération de sauvetage” à très grande échelle qui devra impérativement se faire dans le plus grand secret et ne pourra malheureusement concerner qu’un nombre infime de personnes qui seront triées sur le volet dans le but de tenter de rebâtir un nouveau monde après la catastrophe si tout se passe bien.
C’est ainsi que commence la construction de quatre gigantesques vaisseaux-arches dans un chantier dissimulé dans d’énormes cavernes aux confins de la Chine à grand renfort de main d’œuvre locale à qui on n’a pas franchement demandé leur avis. Si au final les choses se passent comme prévu (ce qui ne sera pas le cas), les quatre arches ne pourront malheureusement embarquer à leur bord que 400.000 personnes au total ce qui représente un chiffre infime en comparaison des quelques 6 milliards d’individus qui peuplent la Terre.
Pendant ce temps-là, un nombre restreint de personnes sont chargées de récolter toutes sortes de semences et d’échantillons génétiques, de collecter des banques de données, de sélectionner des animaux de diverses espèces, de désigner les scientifiques ainsi que les personnes qui auront le droit d’embarquer à bord ou encore de réunir toutes les choses essentielles indispensables à la sauvegarde de l’espèce humaine. Quant à Laura Wilson, la fille du Président, elle a été chargée de la collecte des œuvres d’art les plus représentatives du patrimoine mondial mais elle n’apprendra la véritable finalité de sa mission qu’au tout dernier moment lorsque la catastrophe aura déjà commencé à se produire.
Apocalypse now
Trois ans se sont écoulés depuis le début de l’opération. Jackson Curtis, un romancier raté en mal d’inspiration qui peine à écrire son 2ème roman, passe au domicile de son ex-femme pour y récupérer ses deux enfants dans le but de les emmener faire du camping dans le parc de Yellowstone durant le week-end. En s’y promenant, il tombe sur une base scientifique, entourée de fil barbelé et gardée par l’armée, où il fait la connaissance d’Adrian Hemsley qui (comme par hasard) est en train de lire le 1er livre que Curtis a écrit, un roman de SF. Poliment raccompagné en dehors du périmètre interdit, Curtis croise ensuite la route de Charlie Frost, un animateur de radio pirate qui émet clandestinement depuis le parc de Yellowstone. Cet excentrique virulent vit dans un camping-car et ne cesse de clamer sur les ondes à qui veut bien l’entendre que la fin du monde est proche. A peine Curtis et ses enfants sont-ils de retour de leur week-end que l’humanité toute entière est confrontée au début de la catastrophe. Les différentes plaques tectoniques se mettent à glisser un peu partout dans le monde provoquant de multiples séismes d’une ampleur encore jamais vue jusqu’alors dont le fameux Big One, tant redouté, qui va entièrement détruire Los Angeles avant d’engloutir toute la Californie dans l’océan. Curtis et ses proches (ses deux enfants, son ex-femme et son nouveau compagnon) se lancent alors à corps perdu, tout comme des millions d’inconnus paniqués, dans une fuite désespérée mais tous ne pourront pas être sauvés.
Wilson tout puissant
Roland Emmerich revient, une fois encore, à son genre de prédilection, à savoir le film catastrophe. L’intrigue reprend le principe de l’Arche de Noé permettant à un certain nombre de personnes de survivre aux gigantesques tsunamis consécutifs aux séismes hors normes qui dévastent la planète toute entière. L’histoire est présentée selon deux points de vue différents (ceux qui savent que la Terre va subir tout une série de cataclysmes et ceux qui l’ignorent) avant que la route de ces divers personnages ne finisse par se croiser à un certain moment.
Comme d’autres films catastrophe l’ont déjà fait précédemment (comme, par exemple, Deep Impact), se pose ici le problème éthique et moral de savoir qui a (ou aurait) le droit de décider qui doit vivre ou mourir ? C’est ainsi que deux philosophies se combattent et s’opposent : d’un côté, les idéalistes qui veulent impérativement sauver toute personne pouvant être secourue et, de l’autre côté, les pragmatiques qui ne pensent qu’à sauver leur peau ainsi que celle des personnes susceptibles de leur être utiles une fois la catastrophe terminée. L’un des critères de sélection s’avère être ici particulièrement douteux dans la mesure où le prix du billet pour avoir le droit d’embarquer à bord d’une arche est fixée à 1 M$ par personne donc seuls les nantis feront partie des “happy few” (milliardaire russe, émir arabe, personnalités du showbiz, politiques et chefs d’état, …) tandis que les centaines de pauvres travailleurs chinois qui auront passé trois ans de leur misérable vie à trimer pour construire les arches seront sacrifiés sans le moindre état d’âme.
L’autre dilemme qui divise également les divers protagonistes consiste à savoir s’il faut prévenir à l’avance la population de l’imminence de la catastrophe, afin que les gens puissent être informés et leur permettre ainsi de pouvoir dire adieu à leurs proches, tout en sachant que cela va obligatoirement provoquer une panique à grande échelle et un chaos généralisé ou alors leur cacher à tout prix la vérité jusqu’au dernier moment et les empêcher du coup de pouvoir passer leurs dernières heures de la manière dont ils le souhaitent.
Les fils de l’homme
On retrouve ici tous les mauvais travers des blockbusters hollywoodiens : un scénario manichéen avec les “gentils” d’un côté (ceux qui ont des principes moraux et sont partisans de tenter de sauver le plus grand nombre possible de personnes quitte à mettre leur propre vie en danger) et les “méchants” de l’autre (ceux qui n’ont aucun état d’âme et sont prêts à tout pour sauver leur peau) dans lequel c’est, une fois encore, l’Amérique toute-puissante qui décide ce qu’il faut faire ou pas pour le bien du reste du monde et où on a droit, en prime, à tous les clichés du genre au travers de personnages stéréotypés (le sacrifice du Président des États-Unis qui décide au dernier moment de ne pas embarquer à bord d’une arche et qui aidera la population sur le terrain jusqu’à la dernière seconde, le père divorcé à qui on a confié la garde de ses enfants le jour de la catastrophe et qui se démène pour leur sauver la vie, le fait qu’il voit d’un mauvais œil que ses enfants lui préfèrent le nouveau compagnon de son ex-femme, l’illuminé de service qui a prédit la catastrophe depuis longtemps mais que personne ne prend au sérieux, …).
Profitant de la mise au point d’une nouvelle génération d’effets spéciaux qui ne cessent de toujours progresser à grande vitesse depuis ces dernières années, Emmerich enchaîne ici avec la maestria qu’on lui connaît une succession de scènes plus hallucinantes les unes que les autres et ce même si c’est au détriment de leur vraisemblance. Par ailleurs, le scénario manque singulièrement d’originalité car, au fil des scènes, on a (trop) souvent une impression de “déjà vu” tant celles-ci empruntent de nombreux éléments à d’autres films catastrophes plus ou moins récents (Deep Impact, L’Aventure Du Poséidon, Le Pic De Dante, Volcano, voire même certains James Bond, …) ce qui gâche forcément la surprise et donc singulièrement le plaisir. Si on fait abstraction de tout cela, les amateurs de films à grand spectacle et d’émotions fortes en auront pour leur argent dans la mesure où la mise en scène plonge à de nombreuses reprises le spectateur, au même titre que les principaux protagonistes, au cœur des divers cataclysmes auxquels ces derniers tentent désespérément d’échapper.
Les effets spéciaux ici !
2012
Réalisation : Roland Emmerich
Avec : John Cusack, Chiwetel Ejiofor, Amanda Peet, Oliver Platt, Thandie Newton, Beatrice Rosen, Danny Glover, Woody Harrelson
Sortie le 11 novembre 2009
Durée : 2 h 38