Critiques

Dans la vaste machine à créer, le dessinateur n’est qu’un ouvrier parmi des milliers. Il bosse des heures et des heures. Dans sa tête, toutes sortes de bébêtes se promènent. Des mouches à pattes d’éléphants, des lapins géants, des arbres pieuvres. Et qu’est-ce qui ressort de tout ça ? Un dessin de rhinocéros. Seulement, le « grand manitou » ne peut se contenter d’un vulgaire bestiaire pour sa nouvelle bande dessinée. Il lui faut de l’originalité, du renouveau, des collines qui marchent, des gardiens pour troupeaux de collines, des brigades arboricoles pour traquer les collines égarées !

Claude Bolduc, s’il est utile de le rappeler, est un auteur québécois qui a rassemblé dans ce recueil 7 textes, 7 nouvelles fantastiques qui avaient fait préalablement leurs preuves, puisqu’elles ont été publiées dans un premier temps dans des revues, dont le mythique Solaris, ou ont reçu des prix. Donc, c’est du premier choix qu’il nous offre là, dans une trame que l’on peut qualifier de « nocturne », ou du moins vespérale si l’on se réfère au titre du recueil.

Dans les temps médiévaux, la vie n’est guère aisée pour les petites gens. Le lion se prélasse sur son trône, pendant que les loups savourent des mets opulents et que le reste de la basse cour survit, comme se peut. Renart doit donc ruser pour nourrir sa famille. Il profite de la bêtise humaine et se joue surtout de son oncle Ysengrin, un loup ignare à qui il aime chaparder quelques jambons. Si la fable est gentille et le recueil bien réadapté, cette version du « roman de Renart » ne déroge pas à la règle médiévale de la bonne pensée. J’aurais aimé plus de fantaisie.

Mankell est né en 1948 et vit entre la Suède et le Mozambique. Il est reconnu comme le pilier du roman policier suédois avec la série sur l’inspecteur Wallender. Il a reçu de nombreux prix dont le Grand Prix de Littérature Policière de l’Académie suédoise. Disons le tout de suite, le côté fantastique est assez limité : un homme se prend pour l’envoyé de Dieu. Et son cas relève plus de la manipulation mentale et de la psychiatrie que de la sorcellerie.

Un type glande sur une caisse en bois. Il crache. Le temps passe. La rue est silencieuse. Puis une femme surgit et lui propose du fric contre un boulot de porteur. Il n’a rien d’autre à faire. Il accepte. Elle l’embarque dans tous les magasins du quartier. A la nuit tombante, des sacs par-dessus la tête, il grimpe chez elle. L’appartement est luxueux. Deux autres beautés accostent le type et lui demandent son nom. « Dada ». Va pour Dada ! Elles l’entraînent dans un mélange de fête et de sado-masochisme. L’alcool coule à flot. Les coups aussi. Trois inconnus débarquent.

Dans le monde d’Alagaësia, dans une région reculée, un adolescent orphelin découvre une pierre mystérieuse qui se révèle être un œuf de dragon. Désormais Saphira, le dragon, et Eragon sont associés pour la vie et pour le meilleur et le pire. Très vite, c’est par le pire que les aventures commencent. Saphira est le dernier dragon et elle seule pourra sauver la terre d’Alagaïsia soumise au roi tyran et félon, Galbatorix. Elle et son dragonnier, le jeune Eragon qui doit faire son initiation….

« Fucking Karma » est une bd d’extra-terrestres ! C’est normal puisqu’elle se passe à Los Angeles et que lorsqu’on débarque chez les « Ricains », c’est comme si on débarquait sur une autre planète. Alors, si en plus, vous êtes des frenchies qui causent l’anglais londonien à la sauce savoyarde, vous avez tout de l’envahisseur venu du fin fond de l’espace. Quoique question invasion, Vince, Pac et Toubib ne représentent pas une grande menace. Leur truc, c’est de féconder un max de femelles sur la planète L.A.

4 romans, un gros volume qui fait plus que son kilo mais pour 28 €, vous avez le découpage des parutions anglo-saxonnes. De quoi lire en gardant le rythme et en vous musclant le poignet.. C’est mon format préféré pour lire les "Robin Hobb" à mon rythme. Là, c’est la suite et fin de "L’Assassin royal", l’accomplissement des destinées. Le lecteur achève son parcours initiatique.

Un pêcheur, ça pêche des lapins. Un plongeur, ça se fout de la gueule du pêcheur qui pêche un lapin. Et un lapin géant, ça fait quoi ? Ben ça bouffe le pêcheur qui a osé se foutre de la gueule d’un pêcheur alors que c’est un lapin qui meurt. Dans le même registre, un homme souffre d’un cancer du poumon. Il voit son doc’. Que fait le doc’ ? Il gomme la tache sur la radiographie !

Que l’on imagine une émission de télé-réalité dans laquelle les candidats ne sont pas enfermés dans un loft, ni même dans un château et encore moins dans une ferme, mais bien invités à faire un voyage… dans le temps ! Un argument de base science-ficitonnesque, mais dont le développement est bien plus proche des thrillers haletants à la Michael Crichton que des réflexions parfois un peu plombées dans l’ancienne génération des fictionnistes francophones.