FRANCESCANO Gilles

Ce magnum opus que Roland C. Wagner a mis longtemps à parfaire est enfin arrivé : une uchronie sur une autre Algérie où la guerre prolongée après l’assassinat de de Gaulle à la Croix de Berny (« On aurait du passer par le Petit-Clamart » ;) ) a provoqué, quelques années plus tard, une partition de l’Algérie, puis encore plus tard l’apparition d’une Commune d’Alger utopique que la France et l’Algérie indépendante voudraient faire disparaître.

Six nouvelles dont trois inédites composent ce septième recueil de Jean-Claude Dunyach qui s’articule autours d’un thème universellement débattu, la mort. Ces récits illustrent bien évidemment la mort individuelle mais aussi celle d’entité gigantesque, telle que la Terre (Aime ton ennemi). Les harmoniques célestes aborde les expériences de mort imminente à travers l’histoire d’une vengeance mais le final n’est pas à la hauteur du texte.

Sixième tome de recueils de cet auteur à la fois phare et effacé de l’imaginaire français, les harmoniques célestes va prendre le lecteur à contrepied de ce à quoi il s’attend. Car en six nouvelles vous allez vibrer, trembler mais aussi vous émouvoir devant cette plume inimitable. J’avais peu d’ouvrage incluant des nouvelles de Jean-Claude Dunyach avant de me plonger dans ce recueil et désormais il va falloir que je me procure les précédents tant cette lecture fut une révélation pour moi.

Sylvie Lainé nous revient avec ce troisième opus toujours édité par ActuSF. Le marouflage consiste à appliquer une couche de colle sur un support et au dos d’une peinture pour renforcer cette dernière. Ici ce sont les différents opus édités par ActuSF qui forment la toile qui doit être marouflée pour en former une beaucoup plus grande. Je dirai qu’en tant que lecteur, il y a un peu de cette colle qui a débordé sur nous et qui nous scotche littéralement aux textes de Sylvie Lainé. Ce livre contient trois nouvelles.

Troisième recueil déjà pour notre orfèvre de la SF poétique. Rappelez-vous mon commentaire enthousiaste pour le second, Espaces insécables. Celui-ci est nettement plus bref : trois nouvelles seulement.

Second recueil de nouvelles d’une auteure d’autant plus précieuse que rare. Déjà Le Miroir aux éperluettes, paru aux mêmes éditions en 2007, avait frappé et subjugué les amateurs de science-fiction subtile, poétique, les amateurs aussi d’un style délicat plus accolé à la fantasy qu’à la SF. Et qui surprit.

Carina Rozenfeld est une jeune écrivain. Jeune, dans le sens où elle publie ici son deuxième livre, après Lucille et les dragons sourds sorti en 2004. Carina est née en 1972 à Paris. Elle y a vécu jusqu’à il y a peu et habite maintenant à Marseille. Elle a fait des études d’urbanisme et travaillé dans l’édition et dans la presse. Un avenir proche. Les Olphites, organisés comme une religion, regroupent uniquement des hommes et uniquement ceux qui possèdent un don particulier, celui de pouvoir projeter leur esprit vers les comètes qui sillonnent l’univers. Ils voyagent ainsi dans l’espace.

Après la guerre de Sécession, Scébanja, un ancien esclave noir ayant combattu avec l’armée Nordiste, revient dans son Sud natal. Il est simple comme un enfant et pense que le monde a changé d’un coup de fusil, comme la guerre a changé les lois, banni la ségrégation , affranchi les esclaves. Il a gagné sa liberté et de l’argent mais on est libre quand on s’intègre, pas quand on s’impose à des civilisations profondément hostiles. Pierre Pelot évoque ici le tout début du Ku Klux Klan et le racisme qui n’est jamais vraiment sorti de l’esprit de tous les Américains.