Des images et des bulles

Dans les années 80, les Etats-Unis développent le projet « Pensanguins ». Il s’agit de soldats de groupe O - des donneurs universels -, dont on a dopé le sang pour devenir des poches de transfusion vivantes. Au début, c’est un succès. Puis rapidement, l’expérience dérape. Tous les transfusés développent des troubles mentaux : schizophrénie, dépressions, paranoïa. Puis tout s’arrête. Les transfusés retrouvent leurs esprits et mieux que ça, ils deviennent télépathes.

Pour pimenter son quotidien, un vieil homme décide de créer son royaume. Il enfile un beau costume, une cape, un sceptre et s’assoit sur une chaise faisant office de trône. Ce vieil homme vit dans une maison modeste, seul avec son chien. Il observe sa voisine qui arrose tous les jours ses fleurs sur son balcon. Mais jamais, il n’ose lui parler. Il reçoit la visite de sa fille, mais jamais elle ne l’entend. Ils ne se comprennent pas, entre femme moderne et homme du passé. Ses petits-enfants ? Même histoire. Amoureux des livres, le vieil homme leur offrira un livre de contes sur l’Asie.

Le commissaire Mornières est du genre discret. Il aime son boulot, le fait à fond et n’apprécie guère les décisions hâtives de son collègue. Derrière ce petit bonhomme paisible, se cache une vie de famille exécrable. Sa femme se prostitue pour payer le loyer, son fils s’enferme dans sa chambre et refuse de parler à qui que ce soit. Edouard Mornières n’est pas le seul à connaître cette situation. De jour en jour, tous les gens de la ville sombrent dans la dépression, la haine, la morosité ou le dégoût. Mais depuis quelques jours, leur attention ne se porte plus sur eux-mêmes.

Une nuit, Harper Colin, acteur vedette de snuff movies, s’introduit sous l’œil des caméras dans une maison et tire sur un couple en laissant derrière lui une rose rouge à leur fille. Six ans plus tard, Léa devenue lycéenne tente d’oublier cette nuit cauchemardesque, en faisant de brillantes études, jusqu’à ce qu’elle découvre avec effroi une rose dans son casier. On entre ici dans un monde où les snuff movies sont tolérés, où la réalité et la fiction ne font parfois qu’un, et où la violence et le voyeurisme font partie du quotidien (pas si éloigné du nôtre).