Tellucidar T1 et T2

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Comme le titre l’indique tout de suite en référence aux romans d’Edgar Rice Burroughs, il s’agit d’une histoire de Terre creuse, avec un soleil au centre et une gravité inversée. Et même si Jean-Luc Marcastel écarte tout de suite les contradicteurs qui feraient remarquer les lois physiques, en particulier les lois newtoniennes de la gravité, en disant que même impossible cela est – peut-être par la volonté d’aliens mythiques, les Atlans, aussi longtemps que ces créateurs mythiques ne seront pas apparus dans un volume ultérieur –, on reste dans la fantaisie para-scientifique.

Pour agrémenter l’histoire, Jean-Luc Marcastel a mélangé les références grecques (ou troyennes), les références aztèques et toutes allusions à l’usage des lecteurs geeks ou grands Anciens de la SF. Le prénom du héros, adolescent puisque nous sommes dans de la fiction Young Adults, est parlant : Lucas, qui deviendra Dracoachtli (pourquoi pas Dragonwalker ? Parce que les Aztèques ne parlent pas anglais, sauf l’héroïne). Comme l’auteur a voulu en mettre le plus possible, cela donne, particulièrement dans le premier volume, celui de mise en scène, de présentation du décor et des personnages, une espèce de gloubiboulga dont, hélas, les jeunes lecteurs à qui ce roman est destiné ne percevront sans doute pas tous les arômes, à moins d’être déjà profondément geeks.

 

Donc nous avons ce monde intérieur (situé à quelle distance de la surface ? Le père du héros a su l’atteindre à pied en un temps raisonnable, avant d’être totalement épuisé et affamé, ailleurs il nous est dit qu’une courtilière faisant cent-trente km/h l’atteint en cinq heures...). Dans ce monde il y a des humains, arrivés en plusieurs vagues, certains venus du monde grec, d’autres du monde aztèque, qui ont fondé une civilisation qui mélange les deux cultures et les deux langues, d’où un vocabulaire bourré de termes mélangeant les deux racines, et des prénoms hellènes associés à des noms aztèques. Ils cohabitent avec les Cohuatli, descendants intelligents d’une espèce de dinosaures, et la faune locale comporte plusieurs espèces de « dragons », c’est-à-dire de dinosauriens. Et il y a des traces des Atlans, êtres mythiques, qui auraient organisé ce monde et bâti les temps qui abritent le tellarium, métal qui fournit une énergie énorme à ceux qui savent l’utiliser.

Depuis quelques années une multinationale, la Tellcorp, a trouvé le chemin de ce monde, le tellarium et a commencé à réduire en esclavage les habitants. En cherchant son père disparu alors qu’il travaillait pour la Tellcorp, Lucas rencontre Korè, princesse de Panshir, une des villes de Tellucidar, qui est parvenue à monter à la surface pour chercher le frère de son père, ancien mercenaire, afin d’organiser la résistance à la Tellcorp et la libération de Panshir. Lucas va accompagner Patrick à Tellucidar et participer à la lutte...

 

Roman classique d’initiation et de passage à l’âge adulte, Tellucidar n’en est pas moins très réussi. Dans le second volume, volume d’action et de découvertes, qui aboutit à une victoire partielle des libérateurs, mais qui appelle encore une suite, la saga acquiert la cohérence qui manquait un peu au premier volume. J’attends donc avec impatience la suite.

 

Tellucidar, de Jean-Luc Marcastel, tomes 1 et 2, Scrinéo, 2016 et 2017, 392 et 450 p., illustrations intérieures de Jean-Mathias Xavier, 16€90 et 17€90, ISBN 978-2-36740-371-7 et 474-5

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