Syndrome Noah (Le)
Un seul survivant dans un monde abandonné...Thriller mystérieux et au suspense continu, Le syndrome Noah revisite brillamment le thème du Déluge
Noah Gibson est un citoyen américain anonyme issu de la middle class. Heureux avec Suzanne qui partage sa vie, il mène une existence tranquille, dans une maison des quartiers populaires de New York, entre son métier de banquier et les petits dîners entre amis. Ce soir-là, Suzanne a décidé de faire un barbecue et Noah descend en maugréant dans la cave pour le chercher. Alors qu'il farfouille dans la pénombre, un sifflement suraigu enfle soudain et une onde de chaleur incandescente le traverse.Quand Noah reprend connaissance, tout le monde a disparu. Là où se trouvaient les passants ne restent que leurs vêtements, tombés au sol en petits tas. Les voitures sont embouties moteur allumé, les télés continuent de brailler, mais il n'y a plus personne. Noah est seul au monde !Paniqué, il refuse d'y croire et se barricade chez lui en attendant les secours. Pourtant il va falloir qu'il s'organise s'il veut survivre. Curieusement, les hommes se sont volatilisés mais des animaux sont encore vivants. Noah aurait-il un nom prédestiné ? Pourquoi lui et pas un autre ? Un monde tout nouveau l'attend...
Comment définir ce roman ? À la fois roman post-apo, fantastique, revisite de légende biblique, thriller..., Le syndrome Noah est difficile à poser une fois entamé.
Dans une première partie, l'auteur explore les réactions d'un homme tout à fait ordinaire plongé violemment dans une situation extraordinaire. Noah, c'est Monsieur Tout-le-monde, c'est vous, c'est moi. Sans compétences particulières, sans capacités survivalistes exacerbées, il doit du jour au lendemain apprendre à organiser sa survie dans un monde vide de ses habitants. Michael Fenris décrit avec une précision oppressante les affres de son personnage, ses questionnements et ses doutes. On s'identifie sans peine à Noah et on tremble avec lui. La tension monte, les évènements se succèdent dans une danse implacable qui nous tient en haleine.
J'ai moins adhéré à la seconde partie, plus "mystique", qui recrée le déluge de la Bible. Pour autant, je ne me suis pas ennuyée une seconde, tant la plume de Michael Fenris est diaboliquement envoûtante. Tous les personnages sont fouillés et crédibles, les situations et les rebondissements aussi. Avec une mention particulière à ce militaire plus vrai que nature, quintessence de la stupidité humaine portée à son paroxysme.
Michael Fenris a été biberonné aux oeuvres de Stephen King et Richard Matheson et il ne s'en cache pas. Il les cite, même, dans un hommage vibrant qui sonne juste et s'adapte parfaitement à l'intrigue.
Fans du Fléau et de Je suis légende, ruez-vous sur Le syndrome Noah, vous ne serez pas déçus !
Le syndrome Noah de Michael Fenris, Éditions Prisma, ISBN 978-2810418084, 13,99€ (numérique)