Surtensions
Cette sœur acceptera-t-elle le marché risqué qu'on lui propose pour faire évader son frère de la prison la plus dangereuse de France ? De quoi ce père sera-t-il capable pour sauver sa famille des quatre prédateurs qui ont fait irruption dans sa maison et qui comptent y rester ? Comment cinq criminels - un pédophile, un assassin, un ancien légionnaire serbe, un kidnappeur et un braqueur - se retrouvent-ils dans une même histoire et pourquoi Coste fonce-t-il dans ce nid de vipères, mettant en danger ceux qui comptent le plus pour lui ?
Des âmes perdues, des meurtres par amour, des flics en anges déchus : la rédemption passe parfois par la vengeance…
Bonjour ! Vous avez lu le résumé ci-joint ? C’est gentil. C’est l’éditeur qui l’offre. Profitez bien. Pour le reste, je ne sais pas pourquoi vous êtes encore là. Vous devriez déjà être devant la caisse de votre librairie favorite, avec le dernier Olivier Norek entre les mains. Ne comptez pas sur moi pour rédiger une chronique un tant soit peu objective sur ce mec. Simplement parce qu’il représente, à mes yeux, l’avenir du polar français. La nouvelle vague. Celle qui vient après l’ère Granger. Celle qui ne s’inscrit plus dans les pas d’un roman « à l’américaine », mais qui réinvente une narration en plongeant les racines de son écriture dans le terreau, fertile, des réalités de la France d’aujourd’hui. Chez Olivier Norek il n’y a pas de tueurs en série au parcours sombre, complexe et énigmatique. Ne cherchez pas davantage les éléments de grands complots, les vastes manipulations où les personnages hitchcockiens en proie à de fines manipulations. Le monde de Coste, le personnage principal des trois premiers romans d’Olivier, c’est celui du quotidien de flics du 93, le département qui jouxte Paris, qui sert trop souvent de soupape de sécurité à la grande métropole. Je n’ai pas envie de vous raconter ce qui se passe dans Code 93, Territoires ou Surtensions. Parce que la prose d’Olivier Norek se vit. De la première à la dernière ligne. Si je prenais la peine de vous décrire une chute libre, une balade au bord d’une falaise, une échappée dans le plus excitant des grands huit, je serais toujours en dessous de la réalité. Parce qu’il s’agir là d’expérience à vivre. Les romans d’Olivier Norek ? C’est pareil. Cela se vit. Avec force, passion et plaisir.
Qui plus est, l’homme est aussi passionnant que l’auteur. J’ai eu le plaisir de le rencontrer, alors qu’il était juré pour le concours « Achève-Moi », organisé par la Province de Liège. J’avoue. A l’époque, je ne connaissais pas son travail. Pauvre de moi ! Je l’ai découvert dans la semaine qui a suivi.
Le contact était établi.
Et malgré le fait qu’il est aujourd’hui presqu’aussi sollicité que Michel Polnareff et Renaud réunis, il accepté, gentiment de répondre à une série de questions… concoctées par mon esprit bipolaire.
Je vous livre questions et réponses dans la foulée… A une seule condition. Filez d’abord chez votre libraire avant de les lire !
Olivier… Tu as la parole !
Si un jour tu entres dans un asile de fous, en tant que visiteur ou patient, et qu’un des résidents, celui qui à l’air le plus frappé, te pose une série de questions, nommons le Christophe Collins, au hasard, comme ça, pour simplifier la narration… Cela pourrait ressembler à cela…
1) Dis-moi Olivier, si tu étais un animal ? Non, je rigole. Surtensions c'est juste un titre idéal pour ton nouveau roman, qui grimpe vers les sommets de chapitre en chapitre. Le titre t'est venu directement ? Ou il est apparu évident au fil de l'écriture ?
Mes titres me viennent en premier. Surtensions reflète exactement les 502 pages de mon dernier roman. Je vais prendre une vingtaine de personnages et les mener jusqu’à leur point de rupture… juste pour voir quel est l’animal en eux…
2) Tu penses que tu pourrais écrire un roman où Coste enquête sur un assassin qui utilise des blagues du Petit Farceur pour faire mourir ses victimes de rire ?
Malheureusement je suis bien trop sérieux pour ça… quoi que… saison 2, les blagues carambar, saison 3, les blagues de Toto, saison 4, non j’abandonne…
3) Tout le monde sait que tu es un ancien policier. Mais l'auteur doit-il parfois faire taire l'enquêteur pour permettre au récit d'avancer, à certaines situations d'être plus « romanesques » et ne basculent pas dans le reportage ou les excès de détails ?
C’est comme si tu disais que le romanesque doit obligatoirement être inventé. À mon sens, la vie l’est déjà bien assez. J’ai passé 15 années sur le terrain, entre Paris et le 93, à traquer des criminels et des délinquants de toutes sortes… Tu crois vraiment que j’ai besoin de créer du romanesque en plus ? Et pour le côté trop détaillé dont tu parles, je le contourne autant que je peux. D’abord je prends le plus d’informations possible et je sélectionne les seules dont l’histoire a vraiment besoin.
4) Maintenant que Coste commence à avoir du succès, tu pense que Philippe Stark va te faire un procès parce que ton enquêteur à un nom de chaise ?
Coste, bien avant Stark ou les noms bizarres de chez Ikea, c’est le nom le plus porté en Aveyron. Je n’y suis pas né, je viens de Toulouse, mais ce département, c’est celui de mes grands-parents, celui de mes parents… C’est l’endroit où je me suis cassé le menton en voulant apprendre à voler, celui où j’ai chassé avec un lance-pierre sans jamais toucher ma cible. Le choix était donc évident. Pour le prénom de mon flic, Victor, c’est celui de mon petit frère… je ne suis pas allé bien loin.
5) Dans le fil de ce roman, tu prends une décision plus que radicale (que nous ne révéleront pas, pour ne pas spolier celles et ceux qui ont la chance de ne pas encore avoir découvert ton univers...). Ce fût une décision « facile » ? Évidente ? Discutée avec l'éditeur ?
Je ne discute pas mes choix d’histoires avec mon éditeur. Michel Lafon est loin d’être un Big Brother qui contrôle l’esprit de ses plumes. J’ai toute latitude et quand on regarde les sujets socio-politiques qui sont la toile de fond de mes romans, on voit bien que ce n’est pas le genre peureux, mon éditeur.
6) Franchement, sur un ring, entre Coste et Sharko (le personnage de Franck Thilliez), au sabre laser, c'est qui qui gagne ?
Sharko, évidemment. Il a plus d’expérience. Il s’est sauvé de situations bien plus compliquées que mon capitaine Coste. Et puis, quand on connaît son créateur, Franck Thilliez, on a aucune envie d’aller dans une arène avec lui, on préfèrerait être son pote…
7) La couverture de Surtensions est superbe. C'est une idée qui vient de toi ? Une proposition du graphiste ? Un travail commun ?
Tu vas encore me faire parler de mon éditeur en bien… On va croire que je flatte… Qu’importe. J’ai la chance de pouvoir mettre mon grain de sel dans les couvertures de mes romans. Mathieu Thauvin, l’infographiste Lafon, est un grand lecteur mais aussi un grand cinéphile qui connaît l’importance d’une affiche ou d’une couverture. Comme pour les autres romans, nous avons d’abord discuté de l’ambiance, des couleurs, puis des messages que nous souhaitions faire passer. Il a cherché différents univers et ensemble nous avons trouvé et peaufiné. Il est tout de même responsable de 90% de cette couverture, comme des autres.
8) On frappe à ta porte. C'est Mimie Mathy. Elle te propose de lui écrire un pilote, une série où elle joue un ninja policier miniature drôle qui combat des hordes de zombies dans un supermarché du 93. Tu prends ? Ou tu pleures ? Si oui, commet se termine la première saison ?
C’est le projet le plus excitant que j’ai vu passer sous mes yeux depuis 3 ans. Mimie en mode Walking Dead, mais bien sûr que je prends !!!! C’est juste le côté ninja qui serait fantasque, mais les zombies dans le centre commercial (bien que ce soit déjà fait) poursuivis par Joséphine, ange gardien, j’adhère. Et la fin de la saison ? Disons qu’il faudrait rajouter des extra-terrestres et des vampires, histoire de crédibiliser la suite.
9) Là, je suis obligé de faire classique... Et la suite ? Coste, Coste et toujours Coste ? Ou comme Franck Thilliez ou d'autres, tu as des idées pour des « one shots » ?
Oui, j’ai envie d’écrire autre chose. Mais je ne sais pas si je suis capable de dire à l’avance si ce sera un « one shot » ou pas. Coste, au début, j’étais loin de m’imaginer qu’il m’accompagnerait pendant une trilogie… donc je préfère ne pas m’avancer. Par contre je l’ai gardé en vie, pour plus tard, au cas où… Donc une suite, très probablement. C’est le « quand » que j’ignore.
10) Et sinon, c'est quoi tes petits plaisirs coupables en littérature, au cinéma et en musique ?
Les plaisirs coupables sont les meilleurs. En littérature, je relis souvent des passages de Et si c’était niais de Pascal Fioretto, qui s’autorise à pasticher les rentrées littéraires en se moquant amicalement de leur style. Faire partie de ce bouquin, c’est une consécration. En cinéma, c’est un bon gros film d’action avec plus d’effets spéciaux que de scénario. Les films-canapés en somme. Et enfin, en musique, de l’électro, house, techno, jungle ou hardcore, tant qu’il y a des basses puissantes et une mélodie qui te lève de ta chaise pour danser tout seul dans ton salon.
Surtensions par Olivier Norek, Michel Lafon
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