Nous sommes là
Un bilan mitigé
Nous sommes là, le titre du roman de Michael Marshall, est accrocheur. La célébrité de l’auteur alliée aux éditions Bragelonne semble un gage de qualité.
« À New York comme ailleurs, des personnes se sentent suivies, épiées par des silhouettes aux contours de plus en plus nets. Il existe des êtres cachés dans le noir, qui nous regardent, à l’affût.Qui sont-ils, que veulent-ils… et pourquoi nous semblent-ils parfois si familiers ? », indique la quatrième de couverture. Un synopsis alléchant. Malheureusement, au bout de 200 pages, on n’en a guère appris plus quant à l’identité de ces mystérieux personnages.
Certes, l’auteur brouille les pistes avec talent. Cependant, sous couvert de laisser planer le suspense, Marshall risque de perdre quelques lecteurs. En effet, quand arrivé au milieu du roman, on ignore toujours de quoi il retourne, on peut éprouver l’impression justifiée – et parfois lassante – de lire un ouvrage dans une langue étrangère.
Par ailleurs, les protagonistes manquent de relief et l’on peine à comprendre pourquoi une barmaid et un serveur se lancent dans une enquête quasi policière pour confondre une jeune femme qui file une de leurs simples connaissances.
De nombreuses digressions alourdissent le texte – déjà conséquent – et l’on serait tenté de sauter des chapitres. Sans compter que le style assez commun n’appelle pas à s’y attarder. Cependant, ça et là, quelques trouvailles amusantes nous permettent de tenir bon. Des tournures de langage pleines d’humour viennent de temps à autre égayer le lecteur et ainsi redonner du souffle au roman.
Contre toute attente, l’intrigue prend vie à la page 300 : on en éprouve un grand soulagement. On découvre alors un thème peu abordé et une chute assez originale.
Si en persistant un peu on apprécie une fin sympathique, l’exercice reste fastidieux. Nous sommes là est un bon divertissement pour peu qu’on ait la patience de le lire jusqu’au bout. Cependant, si cet écrit avait été le premier de Marshall, l’auteur n’aurait peut-être pas acquis la même renommée.
L’ouvrage gagnerait beaucoup à être raccourci. Une relecture et quelques corrections auraient pu transformer cet ouvrage en un bon roman. Dans l’état, il manque grandement de saveur.
Nous sommes là, Michael Marshall, éditions Bragelonne.
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