Bel Ange, Le baron noir T2
Ce deuxième épisode du feuilleton steampunk « Baron noir » est aussi haletant que le premier.
Rappelons-en le cadre : nous sommes en 1864, mais Louis-Napoléon Bonaparte n'a pas renversé la République, dont il est toujours Président. Dans ce contexte, le jeune Antoine Lefort, héritier d'une des plus grandes entreprises industrielles, soutient la recherche scientifique et technique et a, au nombre de ses assistants, le jeune Clément Ader. Et, dans le même temps, se déguise en justicier masqué et doté d'une armure ultra-moderne, proto-super-héros qui cumule les qualités de Batman et de Iron Man, face à des proto-super-vilains équipés par un ennemi mystérieux. Cette fois-ci, au Maître-espion du premier épisode succède une jeune anarchiste, elle aussi armée et soutenue par un mystérieux Maître, qu'Antoine Lefort croira à la fin de l'épisode avoir identifié (mais ne se trompe-t-il pas ?). Et, au lieu de voler les secrets scientifiques au profit de puissances étrangères, Bel Ange, puisque c'est le nom qu'elle affiche, essaye de tuer le président Bonaparte, au nom d'idéaux anarchistes. Et s'attaque aussi à Antoine Lefort, coupable du crime inexpiable de richesse et de fournir du travail à des ouvriers pour un salaire suffisant pour leur permettre de vivre sans se révolter. Idéaux que semble soutenir lui aussi un Victor Hugo que je crois totalement imaginaire, qui n'a pas du s'exiler puisqu'il n'y a pas eu de coup d'état du 2 décembre (mais, dans ce cas, le vrai Victor Hugo aurait-il eu lieu de se comporter en opposant ?) mais qui apparemment professe lui aussi des idées révolutionnaires que je crois très éloignées de celles, profondément réformistes, du modèle historique.
C'est ce personnage, totalement incompatible avec l'image que je me fais d'un de mes auteurs favoris, qui me dérange à la lecture de cet épisode. Et j'attends avec impatience que l'épisode suivant remette les pendules du Baron à l'heure. Par exemple en démentant les convictions de Lefort sur l'identité de son ennemi.
Bel Ange, Le baron noir t2, par Olivier Gechter, Éditions Celephaïs, 2014, 144 p., couverture de Géraud Soulié, 9€, ISBN 978-2-35477-037-2
Ajouter un commentaire