BRULHET Pierre 01
Bonjour Pierre. Pourrais-tu te présenter à nos lecteurs ?
Et bien, j’ai 42 ans. Je suis architecte le jour et écrivain la nuit. Je vis à Paris depuis presque 15 ans déjà et le temps passe très vite !
Comment en es-tu venu à l’écriture ?
J’ai passé toute mon enfance en Afrique (Mauritanie et Côte d’Ivoire). Mes parents étaient coopérants. J’ai grandi avec les histoires, les contes que nous racontaient le soir les gardiens qui surveillaient les villas. Et puis en rentrant définitivement en France vers mes 16 ans, j’ai fait une dépression. Je me suis alors plongé dans les jeux de rôle, la littérature fantastique. Tout est parti de là. D’abord des scénarios pour des campagnes, puis des nouvelles et enfin l’écriture d’un roman. Le tout premier L’Enfer Blanc, écrit lorsque j’avais 20 ans, ne fut jamais publié. Une histoire médiévale fantastique bourrée de défauts de jeunesse. Ce fut un excellent exercice d’apprentissage pour moi.
Quelles sont tes influences ?
Elles sont nombreuses.
La musique d’abord, car je ne peux écrire sans musique. Pour L’Enfant du Cimetière, ce fut les balades de NIN passées en boucle, Le Manoir aux Esprits le groupe Cranes (l’album Forever) et Magma, les envolées psychédéliques de Muse et le groupe mythique de jazz avant-gardiste Magma.
Les livres évidements et des auteurs comme Richard Matheson, Franck Herbert, Jack Vance, J.R.R Tolkien, Michael Moorcock m’ont profondément marqué pendant mon adolescence. Et puis il y a des écrivains de ma génération comme Sire Cédric ou Morgane Caussarieu qui ne me laissent pas indifférent.
Tes deux premiers romans, L’enfant du cimetière et Le manoir aux esprits, sont d’abord parus à compte d’auteur avant de sortir aux éditions Juste Pour Lire. Le parcours vers l’édition a-t-il été difficile ? Comment cela s’est-il passé ?
Au début, j’ai fait comme tous les jeunes auteurs. J’ai envoyé mon manuscrit à plusieurs maisons d’éditions et bien sûr, que des refus. En 2006, je découvrais qu’il était possible « d’éditer » son livre en passant par internet, en l’occurrence Lulu.com, d’envoyer un fichier numérique et quelques jours plus tard, recevoir son livre par la Poste ! Le concept était tout bonnement incroyable et le coût du livre très raisonnable. La qualité globale était de bonne facture et j’ai commencé à faire connaître mon livre, par le biais des réseaux sociaux comme MySpace. J’ai vendu ainsi par correspondance, près de 300 exemplaires de la 1ère édition de L’Enfant du Cimetière. Je fus remarqué par Jacques Sirgent du Musée des Vampire lors du salon Encres de Sang. Il me donna le contact d’un nouvel éditeur qui était à la recherche de romans jeunesse. Les éditions Juste Pour Lire ont donc publié mon premier livre, avec une couverture inédite, accompagnée de somptueux petits dessins à chaque fin de chapitre. Merci Cécile Rastouil pour ton talent !
Tu as abordé le conte gothique avec L’enfant du cimetière (qui a d’ailleurs reçu le Prix littéraire 2012 de la ville de Somain catégorie jeunesse ainsi qu’élu coup de cœur des libraires FNAC), le fantastique classique avec Le manoir aux esprits et tu plonges maintenant dans la Fantasy avec ton troisème roman : Magma. Y a-t-il d’autres genres que tu aimerais explorer ?
Oui. Je ne n’écris que des one shot. Je déteste me répéter car je m’ennuie très vite. J’aime aussi prendre des risques. Le prochain roman sera radicalement différent puisqu’il s’agira d’un polar S-F. Mais je ne m’interdis pas de revenir à la Fantasy ou au conte gothique. Il faut juste trouver la bonne idée, le déclic et on se met au travail.
Comment procèdes-tu à l’élaboration d’une histoire ? As-tu une technique d’écriture bien spécifique ? Des rituels ?
Avant tout j’ai besoin de m’isoler. Et la musique m’y aide. Je ne suis jamais aussi concentré pour écrire que quand je prends le train par exemple. Le casque me coupe du monde, me crée une bulle et ne me laisse pas d’autre choix que de plonger dans mon histoire.
Pour commencer un livre, je procède d’abord par un découpage par chapitre. Je sais alors exactement où je vais. Cela me rassure et ensuite je peux développer le récit sur une base solide. J’accorde aussi une grande attention à la fin de l’histoire. J’aime que le lecteur soit surpris.
Quels sont tes prochains projets ?
J’ai eu la chance de collaborer avec la réalisatrice et comédienne Stéphanie Florentina, pour un court-métrage sombre romantique « La Nuit du Saigneur », dont j’ai écrit le scénario et dialogues. Le teaser est déjà visible sur YouTube et le film sort le 28 juin pour le festival Bloody WE. Le résultat est vraiment magnifique.
Sinon j’ai écrit la préface de Destination Mars un recueil de textes S-F et qui doit sortir courant mai aux éditions du Riez.
Mon 4ème roman est terminé. Il est en phase relecture. Ce sera un polar S-F saupoudré de fantastique et qui sortira aux éditions Juste Pour Lire, courant 2014.
J’ai commencé l’écriture d’un 5ème roman, pour un nouvel éditeur, mais là, je ne peux pas en dire plus, je suis tenu au secret.
Sinon, une nouvelle inédite doit paraître dans le n°18 de la Salamandre, et je dois encore écrire 2 nouvelles avant la fin de l’année pour 2 autres éditeurs.
Et pour terminer, je suis sur un collectif dans l’esprit Art Book (nouvelles et illustrations), sous le format Marvel, un somptueux projet mais là encore, je ne peux encore rien dire.
Un petit mot pour la route ?
Surtout gardez le cap ! Ne laisser personne contraindre votre route. Poursuivez vos rêves, n’écoutez que votre instinct. Ils finiront par se réaliser avec de la sueur, du bon sens et une bonne idée.
Critique de Magma
Critique de L’enfant du cimetière
Critique de Le manoir aux esprits