Superman Returns

Réalisateur: 

Les lois de l’attraction


Cinq ans après sa mystérieuse disparition, Superman revient sur Terre et découvre que le monde a bien changé pendant son absence. En effet, non seulement, les humains ont appris à se passer de ses services mais Lex Luthor, qui aurait du encore passer de nombreuses années en prison, s’est vu accorder une libération anticipée lors de sa comparution devant la Commission de Remise des Peines, justement du fait de l’absence de Superman pour y témoigner. Quant à Loïs Lane, elle semble bien avoir tourné la page. Elle s’apprête à recevoir le Prix Pulitzer pour son article, intitulé “Pourquoi le Monde n’a plus besoin de Superman  ?”, qui a fait la une du Daily Planet. Côté vie privée, elle est maintenant fiancée à Richard White, le neveu du Rédacteur en Chef du Daily Planet, et est également l’heureuse mère d’un charmant bambin, âgé de 5 ans et prénommé Jason.

Encore sous le choc de ces diverses révélations qu’il a bien du mal à digérer, Superman ne va pas tarder à devoir, une fois encore, entrer en action pour aller sauver la vie de celle qu’il aime toujours passionnément (et accessoirement celle d’autres innocentes victimes) et qui a toujours le chic pour se mettre dans des situations particulièrement épineuses. Pendant ce temps-là, l’infâme Lex Luthor met minutieusement au point un plan diabolique qui devrait lui permettre de faire d’une pierre deux coups : devenir le Maître du Monde tout en se vengeant de Superman. Pour arriver à ses fins, il dérobe un certain nombre de cristaux dans la Forteresse de la Solitude et les utilise pour créer une “Nouvelle Krypton”. Superman devra donc, à nouveau, se servir de ses super-pouvoirs pour affronter son ennemi juré afin d’empêcher la catastrophe annoncée tout en surmontant ses problèmes personnels.

Bizarre, vous avez dit bizarre !


L’idée de base de Bryan Singer était de positionner l’intrigue de Superman Returns comme étant, en quelque sorte, le prolongement du célèbre long-métrage de Richard Donner de 1978. Son postulat de base est axé sur le fait qu’après une absence de cinq ans, son super-héros se retrouve, bien malgré lui, confronté à toutes sortes de changements qui vont perturber, voire même, accentuer sa crise identitaire. Pour justifier cette absence, Kal-El est censé avoir voyagé, pendant cette longue période, aux confins de l’espace à la recherche de son passé, de sa famille ainsi que de ses semblables puis être retourné sur Terre, après avoir découvert que Krypton n’était plus qu’un amas de ruines radioactives. Par ailleurs, comme on sait que Krypton a littéralement explosé en mille morceaux, peu de temps après que Kal-El ait été placé (alors qu’il n’était encore qu’un bébé) par ses parents dans un vaisseau spatial, à destination de la Terre, faisant ainsi de lui l’ultime survivant de son espèce, cela vient en complète contradiction avec l’objet même de cette absence (in)justifiée. Tout ceci semble encore plus absurde lorsqu’on découvre que les scènes qui ont été tournées, montrant Kal-El parmi les soi-disant ruines de Krypton, ont tout bonnement été entièrement coupées au montage. On pourra également se poser bon nombre de questions sur les effets indésirables de la kryptonite sur les super-pouvoirs de Superman car ces derniers varient selon les cas, non seulement au bon vouloir des scénaristes mais surtout indépendamment de la vraisemblance des scènes et de leur cohérence par rapport au passé du personnage.

Les absents ont toujours tort


Comme à son habitude, Singer nous offre une vision assez sombre de son super-héros qui se pose pas mal de questions, même si l’humour est toutefois présent. Si à certains moments, on assiste à de belles choses (comme la scène où Lex Luthor se trouve au beau milieu d’un gigantesque décor de train miniature dont la destruction marque la 1e étape métaphorique de son grand projet d’annihilation planétaire), on est aussi parfois quelque peu déçu par d’autres (comme la scène du naufrage du bateau ou celle où Loïs vole dans les bras de Superman) en raison de leur aspect de “déjà vu”, voire carrément même de “réchauffé”. Quant au relooking du costume (avec l’intégration de faux muscles saillants à l’intérieur) et au changement de couleur (le rouge vif étant maintenant devenu bordeaux foncé), cela risque fort de déplaire à bon nombre de fans, purs et durs. De plus, on peut s’interroger sur le choix de James Marsden pour interpréter le rôle de Richard White, ce n’est absolument pas son talent qui est ici mis en cause mais c’est juste le fait, qu’ayant récemment repris pour la 3ème fois son rôle de Cyclope dans X-Men 3, cela rend assez perturbant les séquences où Richard White et Superman se côtoient car on peut difficilement s’empêcher de se demander (même inconsciemment) lequel des deux va se servir du rayon laser de ses yeux. Par ailleurs, les énormes progrès réalisés ces dernières années dans le domaine des effets spéciaux permettent à Superman de nous offrir, via ses super-pouvoirs, quelques scènes particulièrement spectaculaires (comme celle du sauvetage d’une navette spatiale fixée sur un avion de ligne, tous deux menaçant de s’écraser avec leurs passagers respectifs sur un stade rempli de milliers de spectateurs venus assister à une rencontre sportive).


Dans un monde qui a beaucoup changé en 5 ans et semble bien de ne plus avoir besoin de lui, Superman devra se faire pardonner son absence auprès des habitants de Métropolis et plus particulièrement auprès de Loïs Lane qu’il lui faudra tenter de reconquérir. Afin de se battre, comme par le passé, pour le Bien, la Vérité et la Justice, Superman va devoir, à nouveau, donner le bon exemple et mettre ses super-pouvoirs au service de l’Humanité en danger. Il est d’autant plus difficile de ne pas voir là le parallèle avec l’Amérique post-11-septembre, d’autant que Métropolis ressemble maintenant encore plus à New-York que dans les opus précédents.

Josèphe Ghenzer

Superman Returns

Réalisation : Bryan Singer

Avec : Brandon Routh, Kate Bosworth, Kevin Spacey, James Marsden, Frank Langhella, Eva Marie Saint, Parker Posey, Kal Penn, Sam Huntington.

Sortie le 12 Juillet

Durée : 2 h 34

Sections: 
Type: