Avant le gel

Mankell est né en 1948 et vit entre la Suède et le Mozambique. Il est reconnu comme le pilier du roman policier suédois avec la série sur l’inspecteur Wallender. Il a reçu de nombreux prix dont le Grand Prix de Littérature Policière de l’Académie suédoise.

Disons le tout de suite, le côté fantastique est assez limité : un homme se prend pour l’envoyé de Dieu.

Et son cas relève plus de la manipulation mentale et de la psychiatrie que de la sorcellerie.

Là, je ne vous dévoile rien de l’intrigue puisque le premier chapitre est consacré au meurtre ou suicide collectif de la secte de Jim Jones, en 1978, en Guyane.

S’ensuit un suspense autour d’un couple père/fille, les Wallender : lui policier depuis plus de 30 ans, rondouillard et souffrant de solitude, elle à la veille de ses 30 ans, fraîchement sortie de l’école de police et en attente de sa prise de fonction dans le commissariat de papa...

Linda, la fille, renoue avec deux amies, Anna et Zeba. Mais très vite Anna disparaît sans explication et on retrouve la tête et les mains croisées d’une femme qui fréquentait le même manège qu’Anna.

Sur ce, des crimes inexpliqués contre les animaux se produisent : cygnes imbibés d’essence et enflammés en vol, grange et taurillon calcinés, magasin d’animaux incendié...

Comment relier tous ces faits ? C’est le rôle des 480 pages du roman !

C’est ma première lecture issue des pays scandinaves, à part Hans Andersen... et c’est une erreur d’oublier ce qu’il s’écrit dans le grand nord.

C’est un thriller d’excellente facture, où peu de choses percent pour finir dans les incendies d’idées comme de tension, au propre et au figuré.

Et même l’ultime final (après avoir deviné le qui-que-quoi 50 pages avant) m’a laissée sans voix et m’a obligée à retrouver les repères de temps auxquels j’avais porté une attention distraite.

N’hésitez pas à varier vos lectures et à y inclure ce roman, une excellente surprise de début d’année.

Avant le Gel, Hening Mankell, traduction d’Anna Gibson, Seuil, collection Points, 2006