Agence (L')
Ça se passe en Afrique du Sud, dirigée par un chef d’état aux allures de dictateur d’opérette, attiré par la richesse, les femmes et le pouvoir, une sorte de Bokassa actuel. Son fils joue aux playboys en trempant dans un trafic de jeunes filles, ce que cherche à dénoncer sa petite amie mannequin. Dans le même temps, un colonel centrafricain justement, pays où le chef sud-africain possède des mines, est victime d’un attentat alors qu’il s’apprêtait à renverser le gouvernement de son pays en… nuisant en cela aux intérêts du dictateur. Au milieu de tout cela on retrouve les personnages de Mike Nicol, à commencer par Vicky Kahn, jeune avocate devenue espionne qui assure sa première grande mission qui l’emmène jusqu’à Berlin, mais aussi son ami Bartholomeu « Fish Pescado », détective à ses heures perdues et surfeur à temps plein, le genre de type né 60 ans trop tard et qu’on imagine bien à Woodstock.
Ça se passe donc en Afrique du Sud de nos jours, mais le roman fleure bon les histoires d’espionnage sublimées par John le Carré. D’ailleurs, plusieurs protagonistes laissent transparaître une certaine nostalgie du passé, particulièrement le vieil espion que rencontre Vicky, tout comme son supérieur Henry. Pour qui s’intéresse à la politique, il sera facile de reconnaître les emprunts à la situation anarchique du pays il y a quelques années.
Après Deon Meyer, Mike Nicol est le deuxième auteur sud-africain que je découvre avec plaisir. Une histoire qui fonctionne, avec des intervenants intéressants, les bons comme les mauvais, auxquels l’auteur accorde chaque fois l’importance nécessaire. La traduction est assurée par Jean Esch, dont j’ai pu apprécier le travail sur certains romans de Connelly et de King, et qui livre là un résultat sans défaut. Un excellent roman à ne négliger sous aucun prétexte.
Je remercie les éditions Folio pour leur confiance.
Mike Nicol - L’agence - Editions Folio - Février 2022, 9,40€