Zombie nostalgie
Au milieu de l'océan Atlantique se cache une petite île dont les services de renseignements américains et européens ont gardé secrète l'existence depuis la Première Guerre mondiale. Les cartes officielles ont été manipulées et le moindre esquif qui s'approche est coulé.
En janvier 1989, un homme se réveille nu dans un hangar sur l'île. Sa peau est grisâtre, son corps froid, ses membres gourds. Il ne sait ni où il est, ni comment il atterri là. Fait encore plus troublant : il n'a aucune idée de qui il est. Pris en charge par le service d'accueil de l'île de Labofnia, il comprend que son arrivée n'a rien d'exceptionnel. Depuis toujours, les futurs Labofniens surgissent spontanément sur l'île. Ils ignorent leur identité, n'ont aucun souvenir de leur vie antérieure, n'éprouvent aucun désir, aucune émotion. Leur vie n'est pas régie par le sommeil ou la nourriture. Perdus, ils s'abandonnent à une pathétique pantomime en imitant le comportement des vivants.
Youpipie ! Après avoir envahi le monde du polar, avec leurs histoires qui se déroulent forcément dans le froid, avec des gens froids, qui mangent du poisson froid en discutant sans fin d’un monde froid où tout le monde a froid, les gens du Nord (et je ne parle pas des Ch’tis) débarquent dans le monde du fantastique ! Avec ce Zombie Nostalgie, on découvre donc une histoire de zombie froide, qui se déroule sur une île perdue et froide du Pacifique, racontée par un personnage principal un peu froid, qui analyse froidement une situation qui le dépasse… Et qui dépasse rapidement le lecteur que je suis, resté totalement froid devant tant d’intellectualisme et de… froide prose.
A force de vouloir « revoir les codes » de certains genres, certains auteurs finissent par oublier que ces codes ont une importance et qu’ils font souvent partie intégrante du plaisir de lecture d’un genre. Je sais que le zombie, c’est de la viande froide, mais là, pour le coup, c’est tellement surgelé, que le lecteur s’y casse les dents… Et finit glacé d’ennui.
Zombie nostalgie d’Østein Stene, Actes Sud
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