Zebraska

Auteur / Scénariste: 

Martin Leroy, quinze ans six mois et vingt-deux jours, vient de recevoir un étrange cadeau : un paquet de feuilles reliées. Il croit d’abord à une farce – on ne lit plus de livres en 2050 –, mais lorsqu’il découvre sur la première page la dédicace À mon petit zébron Marty, il est pris d’un véritable tremblement. Au risque de paraître ringard, il entame clandestinement la lecture de ce texte qui dévoile la vie mystérieuse et bouleversée d’un enfant Haut Potentiel dans les années 2010 et celle de sa mère touchante et burlesque à la fois… Il comprend peu à peu qu’il n’est pas étranger aux secrets bien gardés que renferme le récit.

 

On m’avait, sur la promo, « vendu » un livre sur les HP/surdoués, leur difficulté d’être différents. Un plaidoyer pour accepter ces enfants « précoces ». Mais, au final, le seul HP possible, c’est Martin et sa vie est assez classique puisque dans son futur proche, il est scolarisé dans une section spéciale « gros QI ». Donc il ne rencontre que très peu les difficultés d’un HP d’aujourd’hui. Il a ses amis, sa petite amie, une autre fille de la classe qu’il drague un peu. Pas de rejet, pas de conflit, pas d’incompréhension, pas de devoir que le prof soupçonne fait par un adulte parce que trop « mature ». Non, juste il communique mal avec son père, comme beaucoup de jeunes de 15 ans.

Puis surtout c’est le personnage de Thomas, père de Martin, héros du livre de la grand-mère. Thomas n’est pas un HP comme prétendu par l’histoire ; il a un spectre autistique Asperger. Les crises et son comportement sont semblables aux récits d’une copine, quand elle raconte sa vie et celle de son fils autiste Asperger. Ou encore à celle d’une ou deux personnes de mes connaissances… même adultes.D’accord certains de ces enfants sont dotés d’un esprit acéré, mais ils ont une intelligence obsessionnelle sur un ou deux sujets, jusqu’au perfectionnisme monomaniaque. Un Aspi, il se prend de passion pour un aspect souvent scientifique comme Thomas est obsédé par les lignes droites et finit architecte. Un Aspi, c’est la partie rétrécie d’un entonnoir. Un HP c’est une éponge à savoir, il enregistre tout, pose peu de questions dès qu’il sait lire car il cherche par lui-même. Il n’est pas souvent en conflit avec le monde parce qu’il cherche au mieux à s’y conformer pour ne pas sortir du lot, à faire profil bas. Il ne choisit pas ce qu’il aime, il élimine d’abord ce qu’il n’aime pas, parce que trop de choses l’intéressent… le HP, c’est la partie évasée de l’entonnoir.

L’écriture est fluide, agréable mais j’ai été bloquée par l’impression de ne pas lire l’histoire promise.

 

Zebraska par Isabelle Barry, J’ai Lu.

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