Yesterday's Gone, Saison 1 - Episodes 1 à 4

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Sean Platt et David Wright sont des écrivains autoédités qui se font plaisir à inventer une histoire sans aucunement contraindre leur imagination prolixe et leur mode d'expression très direct. Ils donnent par là-même un rythme effréné à leur écriture, sans se préoccuper d'autres effets de style, n'en déplaise aux inconditionnels du texte ciselé et autres amoureux des lettres. Ce n'est pas à proprement parler de la littérature académique qu'on lit ici, mais une sorte de story-board juste assez mis en forme pour être intelligible. Tout est prévu pour faciliter la lecture, l'accent étant porté sur l'intrigue : hier a disparu, plus rien n'est comme avant et il va falloir survivre au chaos. Le début du feuilleton nous présente ainsi une poignée de personnages qui se réveillent dans une planète frappée par l'hécatombe. Aucun héros a priori mais des gens comme vous et moi, tel un journaliste se lançant sur les traces des siens, un ado renfrogné qui se croit enfin débarrassé de toute tutelle, ou une maman en mode tigresse couvant sa progéniture. Au milieu de toute cette bande hétéroclite, rode un psychopathe amateur de chair fraîche qui aura pour rivales des créatures surnaturelles dévoreuses d'homme.

 

Décor planté, c'est parti pour 4 épisodes menés tambour battant et qui finissent, forcément, comme toute bonne série télé au meilleur moment, vous lâchant sans pitié au plus vif du suspense. On s'est bien identifiés aux rescapés, on tremble pour eux, on lit le souffle coupé, et patatra, le générique de fin vous arrache des « Argh » tragiques de protestation. Voilà bien de la série télé en mode bouquin : mission accomplie pour les deux auteurs.

La semaine prochaine, les rescapés affronteront des dangers plus inimaginables encore... Non, vous ne croyiez pas qu'on vous ferait le coup de la bande-annonce ? Il faudra patienter, comme dans le temps, quand Lost se refermait sur une scène délirante à souhait. En plus on le sait pourtant, ce que ça donne quand on court après le temps perdu : on ne gagne jamais. Or on a beau profiler cette impasse comme nécessaire, ce qui compte, c'est l'ivresse d'une excitation ponctuelle, d'où le succès des industries en orchestrant la répétition compulsive. Nos deux nouveaux auteurs relèveront-ils le défi de maintenir l'intensité qui caractérisait les séries d'antan bien ficelées ? A suivre.

 

Yesterday's Gone Saison 1 - Episodes 1 à 4 par Sean Platt et David Wright, traducteur : Hélène Collon, Fleuve Éditions, 11,90 eurosf

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