Wall-E

Réalisateur: 

L’amour est une grande aventure



Planète interdite

En l’an 2700, la Terre n’est plus qu’un vaste dépotoir à ciel ouvert rempli de déchets toxiques. Elle a été laissée complètement à l’abandon depuis des centaines d’années après que les humains se soient réfugiés à l’intérieur de l’Axiom, un gigantesque vaisseau spatial de luxe qui sert désormais de “résidence de vacances” aux milliers de survivants en exil, en attendant que leur planète d’origine redevienne peut-être un jour à nouveau habitable. C’est une gigantesque multinationale, la Buy’nLarge Corporation, qui a été chargée plusieurs siècles auparavant d’organiser le nettoyage de la Terre en y envoyant des milliers de petits robots programmés pour ramasser tous les détritus : les Wall-E (abréviation de Waste Allocation Load Lifter Earth-Class).

Seul au monde

700 ans plus tard, seul l’un de ces robots est encore en état de marche. Il est totalement seul sur cette sinistre planète à l’abandon, à l’exception de son “cafard de compagnie” qui le suit partout. Chaque matin, Wall-E se met en marche pour effectuer l’unique tâche pour laquelle il a été conçu et programmé, à savoir nettoyer encore et toujours la planète. Il ramasse donc inlassablement tous les déchets qu’il trouve puis les compresse sous la forme de petits cubes avant de les empiler ensuite consciencieusement les uns sur les autres. La répétitivité de son travail a fini par jouer sur ses circuits. Au fil du temps, il est devenu un peu étrange, a développé un sens aigu de la curiosité et même acquis des sentiments. Il adore collectionner toutes sortes de choses, abandonnées sur place par les humains (un Rubik’s Cube, une ampoule électrique, …), dont il ignore tout de l’usage et du fonctionnement mais qu’il entasse précautionneusement dans un camion de transport qui lui sert de maison. Parmi sa collection de trésors inestimables, celui qu’il affectionne le plus est un antique magnétoscope qui passe en boucle de vieux films.
C’est à partir de cet étrange et très hétéroclite aperçu de la culture terrestre que Wall-E se forge sa propre idée de l’humanité. Bien qu’il ait un cafard comme animal de compagnie, il se sent vraiment très seul.

Rencontre du troisième type

Alors que Wall-E tente désespérément de trouver un sens à sa vie, sa morne existence va prendre un tournant radical le jour où un vaisseau spatial venu des confins de l’espace dépose sur Terre EVE (Extraterrestrial Vegetation Evaluator), un robot d’exploration hyper-sophistiqué et superbement caréné. Wall-E tombe instantanément fou amoureux de la belle et va déployer tout son savoir-faire pour tenter de la séduire. Malheureusement pour lui, EVE n’a que faire de toutes les gesticulations de ce petit robot complètement obsolète et particulièrement excentrique. En effet, EVE est un droïde-sonde de dernière génération. Très rapide dans ses déplacements, elle est aussi capable de voler et est dotée d’une redoutable arme laser. Elle fait partie de toute une flottille de robots identiques envoyée sur Terre par les scientifiques de l’Axiom pour y entreprendre une mission secrète d’évaluation minutieuse et rien, ni personne, ne pourra l’en détourner. Alors que les deux robots commencent enfin presque à sympathiser, EVE fait une découverte capitale pour l’avenir de l’Humanité. Elle doit alors immédiatement repartir à sa base mais c’est sans compter sur la ténacité de son amoureux transi qui décide de tout laisser tomber pour suivre l’élue de son cœur. Pour être à ses côtés, il est prêt à aller aux confins de l’univers et à y affronter les pires dangers.

Perdus dans l’espace


Après un long voyage intersidéral, les deux robots se retrouvent à bord de l’Axiom où EVE s’empresse de faire part de son incroyable découverte tandis que Wall-E découvre avec stupéfaction ce que sont désormais devenus les humains ainsi que leur nouveau mode de vie. Lorsque l’ordinateur de bord “pète un câble” et décide de ne plus en faire qu’à sa tête, Wall-E, qui ne fait qu’enchaîner gaffe sur gaffe, finit bien malgré lui par devenir le chef d’une révolte généralisée des robots qui gèrent entièrement le quotidien des humains depuis que ces derniers vivent à bord de l’Axiom.

En effet, les humains ont bien changé en 700 ans. Ils sont désormais devenus incapables d’agir par eux-mêmes et se contentent uniquement de profiter d’une “vie de rêve” (genre La croisière s’amuse) à bord de l’Axiom où une armée de robots est en permanence à leur service et exauce leurs quatre volontés 24 h sur 24. A force de s’empiffrer à longueur de journée de mets délicieux et de s’abreuver de nectars divins, ils sont devenus tellement gros qu’ils ne se déplacent plus qu’en fauteuils volants et ne communiquent plus entre eux que par l’intermédiaire d’écrans vidéos. Toutefois ce qui semble, a priori, être paradisiaque ne l’est pas en réalité car ce que les humains pensent être leurs désirs sont, en fait, programmés par l’ordinateur central du vaisseau spatial qui décide à leur place de ce qui est censé être le mieux mais cela ne les dérange d’ailleurs pas du tout dans la mesure où ils n’ont jamais rien connu d’autre depuis leur naissance. La vie sur Terre telle que nous la connaissons fait depuis longtemps partie des livres d’Histoire.

2700, l’odyssée de l’espèce

Après Ratatouille Pixar met, une fois de plus, la barre toujours plus haut et repousse encore les limites du film d’animation en nous livrant, cette fois-ci, une fable futuriste et écologique dont le fantastique héros, Wall-E (dont le design s’inspire de la célèbre lampe du logo Pixar et d’une paire de jumelles), est un petit robot certes obsolète mais au grand cœur,
dernier vestige des temps passés, qui bien qu’esclave de la mission routinière pour laquelle il a été programmé 7 siècles plus tôt, va découvrir les affres mais aussi les joies de l’Amour. Le scénario tout à la fois brillant, drôle et inventif, mélange harmonieusement les genres (comédie romantique, pamphlet écologique, science-fiction, film d’aventures) tout en rendant au passage un vibrant hommage aux films de SF des années 60/70. Tout ici concourt à offrir à un très large public un excellent divertissement de très haute volée grâce à une mise en scène variée digne de celle des plus grands films live, de somptueux décors hallucinants de réalisme, une photo ainsi qu’une lumière superbes.

Si l’extrême réalisme et les grandes prouesses techniques sont systématiquement au rendez-vous avec Pixar, le challenge particulier de Wall-E consistait à arriver à donner des sentiments humains crédibles à un petit robot muet, âgé de 700 ans, et à faire en sorte que le résultat final soit capable d’émouvoir les spectateurs, qu’ils soient petits ou grands. En raison de la spécificité de l’histoire, un soin tout particulier a été apporté à la bande-son qui revêt ici une importance capitale dans la mesure où Wall-E est incapable de parler un vrai langage et ne s’exprime qu’au travers de sa gestuelle ainsi que de quelques sons métalliques (à l’instar de R2-D2 dans Star Wars). Le résultat final est une véritable réussite car l’émotion et la poésie sont présentes à chaque image. Quant aux talentueux animateurs, ils sont arrivés, comme par magie, à rendre le personnage de Wall-E (qui n’est pourtant qu’un banal cube de ferraille avec des boulons rouillés, le tout monté sur des chenilles qui ne fait que de se déplacer dans tous les sens) totalement irrésistible et très attendrissant mais surtout bien plus humain que n’importe quel Terrien. Wall-E n’a, en fait, nul besoin du langage pour exprimer ce qu’il ressent et surtout pour le faire partager aux spectateurs.

Wall-E

Réalisation : Andrew Stanton

Film d’animation avec les voix de : Beb Burtt, Fred Willard, Jeff Garlin, John Ratzenberger

Sortie le 30 juillet 2008

Durée : 1 h 37

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