Frey

Frey est le capitaine de la Ketty Jay, un aéronef amélioré, ce qui constitue son seul sujet de fierté. Porté sur l’alcool, ses aventures féminines sont sans lendemain tandis que ses affaires ne vont pas très forts. Commerce, trafic ou petite piraterie, Frey s’est essayé à tout, sans gloire. Peu chanceux, il est accompagné d’un équipage fait de bric et de broc, dont chaque membre cache un passé qu’il préfère oublier.

Lorsque Xandian Quail propose 50 000 ducats à Frey pour récupérer un simple coffre convoyé par un petit vaisseau mal protégé, le pirate n’en croit pas ses oreilles. La somme est phénoménale et Frey est persuadé de tomber dans un piège. Mais l’appât est trop alléchant et il accepte, en espérant que sa chance tourne enfin. Frey et son équipage plongent alors dans une sombre machination qu’ils devront déjouer ou mourir.

Frey a la gueule du vrai aventurier : cynique, désabusé, charmant les femmes et infidèle, peu cultivé mais rusé, costaud mais pas suffisamment, capable de tricher, mentir et voler mais en respectant certaines limites. Personnage haut en couleur et parfaitement mis en scène par l’auteur, il est facile de s’attacher au héros et à son équipage, qui est bien plus qu’un ensemble de seconds rôles.

Chris Wooding a bâti son récit sur le rythme, avec de nombreux rebondissements, de l’action et une intrigue bien menée à défaut d’être spécialement originale. L’écriture est directe et ponctuée de passages qui font sourire. Ce monde aérien est dépaysant et mériterait d’être approfondi, notamment sur son aspect surnaturel. Frey est une belle aventure à lire pour s’évader, en attendant la suite.

Frey, de Chris Wooding, traduit par Laurent Queyssi, illustré par Jean-Sébastien Rossbach, aux éditions Bragelonne.