Insoumis, Demain est un autre monde T1 (Les)

4ème de couverture

1953.

Vampire justicier et solitaire, Joseph vit selon ses propres règles : pas d’innocents, pas de disciples.
Mais Margot va le faire changer d’avis. Enceinte, laissée pour morte, il la sauvera à sa manière.

2009.

Adam est de retour dans la maison où il a passé sa courte enfance. Ni humain ni vampire, il peine à trouver sa place dans la société. Sa rencontre avec Lou, la fille aux chiens, va lui permettre de découvrir l’amitié.

Mais le lien fragile qui les unit sera vite entamé par le départ d’Adam, orchestré par Rodolphe Dubuissert, vampire puissant qui régit la région sous le titre d’Ordonnateur, après le renversement des puissances.

Car le monde a basculé. Le pétrole, l’électricité et le progrès n’ont plus cours dans cet Ordre nouveau que les vampires ont instauré.

Les humains ont-ils conscience de la vraie nature de ces envahisseurs ?

Comment faire face à la fois à cette menace et aux dangers d’une vie sans technologie, dont plus personne n’a l’habitude ?

Le reste du monde est-il semblable à ce coin de l’Avesnois, annexé de toutes parts et égorgé dans tous les sens du terme ?

Face à tous ces changements, Lou parviendra-t-elle à tenir la barre et à sauver ce à quoi elle tient ?

« Les Insoumis » est le premier tome de la saga « Demain est un autre monde ». Il est également le premier roman paru aux éditions Val Sombre et, le moins que l’on puisse dire, est que ce premier ouvrage est absolument indispensable. Pas uniquement aux amateurs de vampires (car c’est bien de cela dont il s’agit) mais également aux amateurs de récits d’aventures fantastiques.

La première chose qui saute aux yeux est l’originalité de ce roman. Le mythe du vampire, classique par définition, se voit ici dépoussiéré en profondeur. Qui dit « vampire » pense immédiatement à Dracula ou, plus récemment, à la saga Twilight. « Les Insoumis » emprunte des éléments de l’un pour les caractéristiques surnaturelles des personnages et de l’autre pour la transposition à notre époque mais se détache de tout ce qui a été fait par une trame principale originale mise au service d’un récit haletant.

Notre histoire commence par Margot et Joseph qui jettent les fondations de l’histoire. Le récit s’oriente ensuite vers leur progéniture, Adam. Le nom n’est pas choisi au hasard car il est aussi le premier d’une nouvelle espèce. Et notre histoire commence lorsque Adam revient sur ses terres et fait la connaissance de Lou, une jeune fille humaine qui ignore tout de l’existence des vampires, et en tombe amoureux.

Nous n’en sommes qu’au tout début de l’histoire que, déjà, celle-ci s’emballe pour prendre des proportions insoupçonnées. L’univers, jusque là chaleureux, va devenir irrémédiablement sombre. L’existence de vampires belliqueux va être dévoilée et leurs sombres desseins s’étendre jusqu’à dessiner un nouvel ordre mondial. Le spectre de la guerre est sans cesse omniprésent tout au long du récit, ce qui lui donne un aspect douloureusement familier.

Je tiens à souligner la minutie avec laquelle l’auteure décrit chaque personnage. Tous sont parfaitement crédibles, peaufinés jusque dans leurs moindres réactions. Les psychologies sont ciselées et cohérentes. Emilie Witwicki-Barbet s’amuse en créant des interactions entre eux qui les mènent à évoluer. Tous sont naturels et, surtout attachants.

J’en veux pour exemple le déchirement éprouvé par Adam qui, à peine leur histoire d’amour esquissée, doit se séparer de Lou qui devient alors l’héroïne principale du roman. Et là réside l’un des tours de force réalisés par Emilie Witwicki-Barbet : changer de héros en cours de route, avancer l’un et reculer l’autre tel un jeu d’échec gigantesque, tout en gardant le souffle épique de l’aventure. Et, le moins que l’on puisse dire, est que Lou a toutes les caractéristiques d’une héroïne : un caractère fort, entier, attachée à de vraies valeurs quels que soient les sacrifices à faire pour les préserver.

Par moment, le lecteur oublie qu’il est dans une œuvre de fiction tant le monde de Emilie Witwicki-Barbet puise sa force dans celui que nous connaissons. Nous avons alors l’impression que l’auteure a réécrit l’histoire pour nous faire plonger dans un univers apocalyptique que nous pourrions contempler en ouvrant nos fenêtres.

L’écriture de Emilie Witwicki-Barbet est parfaite. Elle peut être tour à tour nerveuse, sereine, émouvante selon les situations avec un même brio, un même sens du détail.

Elle nous entraîne d’un rebondissement à l’autre, n’hésitant pas à nous malmener au gré des revirements de situation, nous prenant par la main pour voir ce qu’il y a plus loin.

« Les Insoumis » est un roman dont il est impossible de décrocher et qui nous laisse haletant lorsque se referme la dernière page, impatient de lire la suite.

Pour preuve finale de sa qualité exceptionnelle, « Les Insoumis » figure parmi les finalistes du prix Masterton 2012.

Je ne peux alors que vous inviter vivement à vous y plonger à votre tour !

Les insoumis, Demain est un autre monde tome 1 par Emilie Witwicki-Barbet, illustration de Cécile Guillot, Editions Val Sombre