Vorrh

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De la sculpture à la fantasy

Brian Catling a d’abord commencé dans la sculpture. On lui connaît aussi des publications poétiques, qui n’ont pas eu l’honneur d’une traduction en français. Puis il s’est tourné vers le roman en publiant en 2007 Bobby Owl. En 2012, il a publié le premier volet d’une trilogie, Vorrh, plutôt d’inspiration fantasy, en bénéficiant du soutien du scénariste de comics Alan Moore, signataire d’une préface très élogieuse. Fleuve éditions a finalement traduit à l’automne dernier Vorrh. Déroutant, étrange et très particulier : voici les adjectifs qui viennent d’emblée à l’esprit après l’avoir terminé, on va voir pourquoi.

 

La forêt du mystère

Beaucoup de légendes courent sur la Vorrh, beaucoup de personnes ont voulu en découvrir les mystères. Beaucoup essaient encore. Il y a par exemple le Français, un extravagant écrivain et poète parcourant l’Afrique en enchaînant les aventures homosexuelles les plus débridées. Il est parfois suivi de Charlotte, une jeune fille qui l’admire. Il y a aussi Muybridge, un photographe victime autrefois d’un accident de diligence qui a passé sept ans dans les Grands Espaces américains Muybridge est fasciné par la Vorrh qu’il désire comme une femme… À côté de cette forêt mystérieuse on trouve aussi la cité d’Essenwald. Dans les sous-sols vivent des êtres en bakélite. Ils élèvent le jeune cyclope Ismaël. Ce dernier va rencontrer Ghertrude qui va finir par le délivrer de la tutelle de ses mentors, pas forcément pour son bonheur…

 

Un roman très déroutant

Vorrh pourrait a priori évoquer pour un vieil amateur La forêt des Mythimages de Robert Holdstock. Nous n’y retrouvons pourtant pas ces mythes qui s’incarnent à l’abri d’arbres immémoriaux. On a plutôt une succession de moments étranges, à la réalité décalée, où on reconnaît pourtant des personnages réels : le « Français » est ainsi inspiré de l’auteur d’Impressions d’Afrique, Raymond Roussel, et Muybridge a aussi réellement existé. Si la vision de Catling trouble, dérange, inspire, on a cependant du mal à s’intéresser aux personnages.

Le deuxième volume pourrait cependant être plein de promesses : on l’attend. L’adjectif anglais « weird » est celui qui caractérise mieux ce roman.

 

Brian Catling, Vorrh, traduit de l’anglais par Nathalie Mège, préface d’Alan Moore, Fleuve éditions « outre-fleuve », septembre 2019, 480 pages, 24,90 €

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