VALMONT Maxence 01
Bonjour Maxence Valmont. Je vous remercie de bien vouloir vous prêter à ce petit jeu de questions et réponses. Et pour commencer, une petite présentation : qui êtes-vous, Maxence Valmont ?
Je suis né en novembre 1954 à Bruxelles et j’appartiens au signe zodiacal du scorpion ascendant scorpion.
Si mon pseudonyme est Maxence Valmont, ma véritable identité est celle-ci : Philippe Dumont. Ce choix résulte du fait que l’on s’est aperçu lors du « Boulevard du polar » de Lille que trois autres auteurs, dans le même registre littéraire, portaient un nom identique.
Ma jeunesse sera marquée durablement par mes lectures durant les années ‘60 et ‘70. Intellectuellement nourrie au sein de Stange, Marvel ou encore Creepy, mon existence sera vouée au genre fantastique malgré mes fonctions d’officier de police judiciaire que j’abandonnerai en 1984 pour vivre une nouvelle dimension professionnelle.
Consacré expert pour la peinture flamande et hollandaise des 16e et 17e siècles « près les Cours et Tribunaux » et devenu marchand de tableaux, je choisis au début des années ‘90 de devenir sculpteur. Mon œuvre artistique s’inscrit résolument dans la mouvance du réalisme fantastique.
Parallèlement à cette activité, trois romans et une nouvelle (Pour quelques grammes d’éternité, Les baisers de l’horreur, le cauchemar des Brackford ainsi que Cathy – une courte nouvelle horrifique à paraître prochainement – seront publiés en 2017 et 2018 aux Éditions Séma et Academia).
En outre, mes connaissances tant au niveau judiciaire que du cinéma fantastique me permettront de devenir membre du Jury (avec Maxime Chattam et Stéphane Bourgoin) du 30e Festival International du Film Fantastique et de Thriller de Bruxelles (2012) ainsi qu’en 2015 pour la catégorie « Scénarios » de ce même festival.
Depuis quand écrivez-vous et comment vous est venu le goût de l’écriture ?
J’ai commencé à écrire des nouvelles à la fin des années ‘80. Certaines d’entre elles ont été publiées. Cathy, une nouvelle fantastique, fait actuellement l’objet d’une adaptation pour un court métrage. Par ailleurs, elle va être rééditée en numérique (Éd. Séma).
Pour moi, l’écriture est un moyen d’évasion indispensable à mon équilibre mental bien que mes sujets d’écriture relèvent d’univers relativement sombres, voire terrifiants.
Comment vous est venue l’idée de ce roman Les baisers de l’horreur ?
J’ai une réelle affection pour les insectes, principalement les araignées dont j’interdis la destruction des toiles chez moi, lorsqu’elles ne sont pas dérangeantes. Dans les années ‘60 avec mes parents, j’avais pu observer un spectacle de puces savantes à Bruxelles qui m’avait fortement impressionné. C’est en me souvenant de cette découverte que j’ai imaginé l’histoire Les baisers de l’horreur. J’y ai mêlé la démence d’un homme, car comme je le précisais en troisième page de ce roman : « Ceux qui m’ont connu savent que j’apprécie tout ce qui s’éclaire par le sourire de la folie » (Michel de Ghelderode).
Si vous deviez définir votre univers, que diriez-vous pour inciter les lecteurs à vous découvrir ?
Je vis dans un environnement à l’image de mes écrits : une villa manoir de près de 500 m2 près de Durbuy en Belgique, entourée d’un très vaste jardin avec un kiosque romantique et possédant un long tunnel de verdure reliant l’entrée principale jusqu’à la porte de la villa. L’ensemble est protégé par une grille surmontée de deux chimères de 350 kg.
Ces détails sont visibles sur ma page Facebook « Maxence Valmont, romancier ».
Si je ne me trompe pas, ce roman est le premier. Avez-vous l’intention d’en écrire d’autres ? Si oui, seront-ils également des romans policiers ?
Comme je l’ai précisé auparavant, ce n’est pas mon premier roman. Actuellement, je termine un ouvrage intitulé Kilcrops et je travaille sur un projet de courts polars fantastiques (125 à 150 pages) dont l’action se déroulera à Bruxelles. Ils paraîtront aux éditions Séma tous les 6 mois avec des personnages récurrents qui seront confrontés à des enquêtes, pour le moins, surprenantes. Je n’en dirai pas davantage afin d’en laisser la primeur aux lecteurs.
Lisez-vous beaucoup ? Quel est votre auteur préféré ? Avez-vous un livre fétiche ?
Je lis des romans très littéraires en m’attachant essentiellement à la qualité de l’écriture, du style. A ce titre, je citerai le dernier roman qui m’a ébloui au niveau de sa richesse de plume Demoiselles des lumières de Jean Diwo.
Les premiers romans que j’ai « dévorés » étant adolescent appartiennent à la série Bob Morane contre l’Ombre jaune et Doc Savage.
Outre l’écriture, avez-vous d’autres passions ou des hobbies ?
Je suis sculpteur et peintre. Il s’agit de l’exercice habituel de mes activités professionnelles, débuté il y a près de 30 ans. Mon œuvre artistique appartient au mouvement du réalisme fantastique. Durant de nombreuses années et jusqu’en 2001, j’ai régulièrement travaillé pour le cinéma fantastique. Actuellement, je réalise encore des trophées pour des festivals internationaux comme les corbeaux d’argent (Festival International du Film Fantastique de Bruxelles) ou encore les Méliès d’or et d’argent pour une dizaine de festivals européens également dans le registre du fantastique. Il y aurait tant à dire sur mon travail, qu’il est préférable que j’invite les lecteurs à parcourir le livre d’art numérique figurant sur ma page Facebook « Philippe Dumont, sculpteur ».
Dans votre vie professionnelle avez-vous rencontré des énigmes aussi étranges et aussi angoissantes que celle de votre roman ?
En 1981, alors que j’étais à la gendarmerie, j’ai travaillé sur une enquête : l’affaire Zandler. Il s’agissait d’une femme peu scrupuleuse qui exploitait la faiblesse humaine en escroquant ses victimes. Elle vendait, à prix d’or, un talisman contenant une racine/gri-gri aux vertus prétendument magiques dont le nom était Ebuka-buka. Son emprise sur ses « sujets » était telle qu’il fallut les protéger en l’incarcérant à la prison de Forest. Je me suis souvenu de ce dossier qui m’a inspiré l’écriture du roman Le cauchemar des Brackford (sortie en juin 2018 aux éditions Séma).
J’ai mené avec mes collègues de nombreuses enquêtes judiciaires passionnantes, fort heureusement pour nous, très éloignées des Baisers de l’horreur ou de Pour quelques grammes d’éternité.
Comment définiriez-vous l’acte d’écrire de la fiction ? à quoi correspond-il ?
L’acte d’écrire est presque militant dans la mesure où, pour ma part, il repose sur le refus viscéral de vivre la banalité d’un quotidien castrateur. Le besoin d’évasion, même s’il nous conduit dans des univers perturbants, est un moyen cathartique de se construire en partageant avec l’auteur les indispensables et nourriciers frissons qui constituent le sel de notre imaginaire.
« Si certains pensent que mes écrits appartiennent aux délires littéraires d’un esprit tourmenté, qu’ils sachent que je me complais, sans retenue, dans la douce qualité du mal qui me ronge ».
Selon vous quel est le rôle de l’auteur de fiction dans notre société ?
Voir la réponse ci-avant.
Citez-moi cinq choses qui vous plaisent
- Le whisky belge
- Les rencontres jubilatoires
- Fumer une pipe au tabac de la Semois
- Le jazz, Pink Floyd, Tangerine Dream, Genesis, ZZ Top
- Cuisiner pour mes potes (je suis un passionné de cuisine goûteuse)
Cinq choses qui vous déplaisent
- L’absence de whisky belge
- Les chronophages
- Rester trop longtemps sans voir mes potes
- L’étroitesse d’esprit
- La cupidité humaine
Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez dire sur votre livre qui n’a pas encore été dit ?
Dans ce roman, toute la procédure judiciaire de l’enquête correspond à la réalité et la complexité de la profession. L’ambiance est celle d’une époque à laquelle je suis particulièrement sensible et dont je m’attache à restituer les détails.
Je vous remercie pour le temps que vous avez consacré à ce petit jeu.
Critique des Baisers de l'horreur