Unborn

Réalisateur: 

L’emprise



La malédiction

Casey Beldon a eu une enfance difficile du fait que sa mère a été longtemps soignée dans un hôpital psychiatrique en raison d’une grave dépression, avant qu’elle ne mette fin à ses jours. Une dizaine d’années plus tard, Casey est devenue une brillante étudiante qui pense avoir tourné la page jusqu’à ce qu’elle commence à faire régulièrement d’horribles cauchemars récurrents qui sont bientôt suivis de visions macabres de plus de plus terrifiantes dans lesquelles elle voit le fantôme d’un jeune garçon furtivement apparaître dans les miroirs. Par ailleurs, peu de temps après avoir été blessée accidentellement à la tête, les yeux de Casey commencent à changer de couleur.


Avec l’aide de Romy, sa meilleure amie depuis l’enfance, et de Mark, son petit ami des plus prévenants, Casey se met à enquêter sur le prétendu “suicide” de sa mère et finit par découvrir qu’en réalité, elle est victime d’une malédiction familiale remontant à la Seconde Guerre Mondiale. Comprenant qu’elle est tombée sous l’emprise d’un Dibbouk, une entité maléfique qui erre dans les limbes faute d’avoir vu (re)naître à la vie et qui gagne en puissance à chaque nouvelle possession, et craignant de sombrer dans la folie, elle demande au Rabbin Sendak de pratiquer un exorcisme sur elle.

Possession

Au niveau de la forme, David S. Goyer s’en sort plutôt bien en instaurant dès le départ une ambiance assez angoissante (la scène d’intro nous montrant l’un des terrifiants cauchemars que fait l’héroïne depuis quelques temps). Par la suite, le danger surgit à intervalles réguliers au travers de diverses scènes choc grâce à l’utilisation de maquillages spéciaux particulièrement réussis (réalisés par KNB EFX) ainsi que d’une multitude d’effets visuels (que l’on doit à Asylum) et sonores (bruits sourds semblant venir de nulle part et cris stridents) tout en ne relâchant presque jamais la pression tout au long du film.
Malheureusement, il n’en va pas de même en ce qui concerne le fond. En effet, le scénario brasse des éléments très (ou trop) disparates (des expérimentations génétiques faites durant la Seconde Guerre Mondiale par les nazis dans les camps de concentration pour modifier la couleur des yeux d’enfants jumeaux, une possession par un Dibbouk suivie d’un exorcisme, l’héroïne qui souffre brusquement d’hétérochromie, une malédiction ancestrale dont sont victimes les femmes d’une même famille depuis plusieurs générations ainsi que la vengeance d’un jumeau maléfique non-né) et, malgré tout le talent de scénariste qu’on lui connaît depuis longtemps, Goyer n’arrive pas ici à les relier entre eux de façon assez cohérente pour les rendre réellement crédibles, sans compter que faire se télescoper “Shoah” et “exorcisme” n’est franchement pas, non plus, de très bon goût. A cela s’ajoute le fait qu’il ne peut s’empêcher d’accumuler les clichés du genre. Bref, on sort de la salle en n’ayant qu’une envie : revoir L’Exorciste qui reste, encore et toujours, le chef-d’œuvre en la matière.

Unborn

Réalisation : David S. Goyer

Avec : Odette Yustman, Gary Oldman, Meagan Good, Cam Gigandet, James Remar, Atticus Shaffer, Jane Alexander, Idris Elba, Carla Gugino

Sortie le 11 mars 2009

Durée : 1 h 27

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