Un jour je serai une étoile

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Née le 30 août 1980 en Picardie, Leslie Demoulin, après une enfance chaotique, devient coiffeuse. Elle apprend en 2012 qu’elle est atteinte d’un cancer incurable et très agressif, un corticosurrénalome. A 35 ans, elle perdra son combat contre cette maladie implacable et décèdera après avoir laissé à sa fille, un témoignage écrit de son parcours. Elle raconte l’abandon de son père, son parcours mais aussi la maladie, les traitements et la perspective de la mort. Elle exprime son désir ardent de transmettre, grâce à son témoignage, du courage à sa fille et à ceux qui en ont besoin.

 

« Je suis heureuse et soulagée d’avoir le temps de te dire au revoir, ma petite Milla, toi qui n’as que 5 ans. La vie ne te fera pas toujours de cadeaux, mais la force que je pense t’avoir transmise te rappellera qu’il faut se battre, et je sais que tu en es capable.

Mon cœur te demande pardon, Milla, parce que je ne voulais pas t’abandonner, comme moi je l’ai été. Savoir que je ne te verrai pas grandir est un supplice de chaque instant, mais en partageant cette histoire d’amour qui nous lie, j’espère aussi encourager les autres à lutter, leur faire du bien, et démontrer que, même dans les épreuves, on peut trouver le bonheur ».

Leslie n’a jamais baissé les bras. Malgré ce qu’elle a enduré depuis le diagnostic d’un cancer incurable à seulement 33 ans, elle n’a rien perdu de sa joie de vivre. Parce que le temps était compté, pour faire taire sa peur de disparaître et trouver enfin la paix, elle a décidé d’offrir à sa petite fille le récit de sa vie comme un ultime présent. Le témoignage exemplaire d’une jeune femme hors du commun.

 

Tout le monde a salué ce témoignage, tout le monde a été bouleversé par ce récit, tout le monde le trouve formidable… Alors je m’attends à ce qu’on tire à boulets rouges sur moi… Ce récit m’a choquée, profondément. Leslie Demoulin a voulu laisser un testament littéraire à sa fille de 5 ans : à mes yeux, elle lui laisse un cauchemar.

Toute la première partie traite de l’enfance malheureuse de Leslie Demoulin ; on ne change pas son histoire pour la rendre plus belle, je suis bien d’accord. D’ailleurs cette partie est plutôt réussie car elle exprime son courage, sa volonté de s’en sortir, sa réussite personnelle et professionnelle malgré les écueils, un beau-père qui n’a que de la haine pour elle, une mère qui se tait et laisse faire.

Par contre le livre m’est tombé des mains quand arrivée à la page 41 je suis arrivée au passage sur la mort de ses parents. Son beau-père a tiré 7 balles sur sa mère et s’est ensuite donné la mort. Là rien ne nous est épargné, les sacs plastiques renfermant les corps, la découverte des cadavres, la douleur immense, les préparatifs des obsèques, le fait que Leslie se trompe de cercueil lors de l’enterrement et déverse sa colère sur celui de sa mère au lieu de celui de son beau-père … et surtout page 43, la phrase qui m’a fait bondir lorsque Leslie parle du logement de sa mère : « l restait une flaque de sang et des éclats de cervelle, ma famille dut nettoyer rapidement avant de m’autoriser à entrer ».

Comment peut-on dans un récit destiné à une enfant de 5 ans et même à une enfant de n’importe quel âge, s’appesantir sur ce genre de détails macabres ? Quel est le but ? Quelle conséquence cela aura-t-il sur Milla de lire toute cette violence crue dont a fait preuve son grand-père ?

Je suis restée estomaquée devant ce passage inepte…

La seconde partie est presque pire… Leslie la consacre entièrement à la maladie, aux soins, à son calvaire… Certains y ont vu du courage, je n’y ai vu que le récit journalier d’une personne malade qui vomit, souffre, rechute… Cette partie aborde la lâcheté d’Alex, le père de Milla, qui finira par quitter la malade qu’il n’aime plus pour une autre femme… Mais aussi la quête du vrai père de Leslie, qu’elle retrouvera et dont les relations seront finalement vouées à l’échec… Quel beau capital familial pour la petite Milla qui n’a plus grand monde et pour se construire que des modèles bien tristes.

Pour moi ce récit est un total ratage. Ou Leslie Demoulin voulait laisser un récit de sa vie à des lecteurs lambda et dans ce cas, il rejoint la longue liste des textes autobiographiques qui représentent des témoignages plus ou moins réussis et forts, ou elle souhaitait vraiment laisser un cadeau à sa fille et là j’avoue le présent est largement empoisonné…

Je suis désolée de ne l’avoir pas aimé, je suis désolée d’avoir à dire des choses très dures sur une si belle personne, il est difficile de dire que l’on n’a pas aimé le seul et unique livre d’une personne aujourd’hui décédée.

 

Un jour, je serai une étoile par Leslie Demoulin, couverture de Didier Pazery, J’ai Lu, 6 €, 978-2-290-13886-1

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