Un été avec Coo

Réalisateur: 

La créature du marais



L’esprit de famille

Un jour en rentrant de l’école, Kôichi, un petit garçon, découvre sur les berges d’une rivière une pierre aux formes bizarres, à moitié enfouie dans le sol, et décide de la rapporter à la maison. Pour retirer la boue séchée qui la recouvre, il la rince sous l’eau. C’est alors qu’un étrange animal reprend vie et en sort : il s’agit d’un kappa (un esprit de l’eau), véritable figure légendaire de la culture nippone, mais que personne n’avait eu l’occasion de voir depuis des siècles. Une fois passée la surprise de cette étonnante découverte, la famille de Kôichi adopte le kappa, le baptise “Coo” et décide d’en prendre grand soin. Afin d’assurer sa sécurité et de le préserver des multiples dangers du monde extérieur, son existence doit rester secrète. Les rares fois où Kôichi emmène Coo hors de leur domicile pour se balader, il le cache dans un sac à dos et Coo ne se montre au grand jour que lorsqu’il est absolument sûr de ne pas être vu par d’autres humains que ceux de sa famille d’accueil. Toutefois, la rumeur de sa présence chez eux finit par se propager. Toute la ville et les médias ne parlent plus que de Coo et il finit même par être l’invité vedette d’un prestigieux show TV qui tourne au drame. Inquiet de causer tant de souci à la famille de Kôichi, Coo décide de quitter la ville et de partir à la recherche d’autres créatures de son espèce, à condition qu’il en existe encore.

Souvenirs perdus


Coo est un enfant kappa qui revient à la vie après avoir passé 300 ans, enfermé dans une pierre à la suite d’un tremblement de terre survenu juste après qu’il ait assisté au meurtre de son père, sauvagement tué par un samouraï. Le jeune orphelin ressuscite, de nos jours, grâce à l’intervention d’un jeune écolier qui le découvre, par hasard. Coo possède des pouvoirs surnaturels que les humains n’ont pas et qu’il a bien du mal à maîtriser puisque son père n’a malheureusement pas eu le temps de lui apprendre à le faire. Pendant les trois siècles qui se sont écoulés depuis lors, le monde a énormément évolué et beaucoup de choses ont changé : les samouraïs ont complètement disparu et le mode de vie des humains a connu de nombreux bouleversements. Coo est non seulement orphelin mais il a aussi perdu tous ses repères. La ville où habite la famille de Kôichi a été construite à l’endroit où se trouvait le marais dans lequel Coo et les siens vivaient, trois siècles auparavant. Il lui faudra aussi apprendre à faire confiance à la famille d’humains qui l’a gentiment accueilli et s’adapter à sa nouvelle vie. A un moment, il va même chercher à venger la mort de son père surtout après que le descendant du samouraï qui l’a tué, trois siècles auparavant, lui remet le bras momifié de son père, en guise d’héritage.

Le monde change

Ce film d’animation est une fable écologique tragi-comique comme les Japonais savent si bien les faire, tout à la fois pleine d’émotions, tendre et poétique mais traitant aussi de vrais sujets de réflexion. L’histoire est centrée autour de la profonde amitié qui se crée entre le jeune écolier et le petit kappa. L’intrigue prend des allures de voyage initiatique tant pour Kôichi, qui mûrit et apprend à protéger ses amis de l’intolérance de leur entourage, que pour Coo, qui tente désespérément de retrouver d’autres créatures de son espèce. Les décors champêtres sont superbes. Les flash-back nous relatant le passé tragique de Coo (qui se déroule à l’époque Edo) et de Chef (un chien maltraité par son ancien maître qui avait préféré s’enfuir avant d’être trouvé par Kôichi et adopté par sa famille), sont poignants.
L’aspect comique découle plus particulièrement des scènes où figure Hitomi, la petite sœur de Kôichi, qui est au jardin d’enfants. Elle est jalouse de Coo et supporte mal la cohabitation avec lui. Elle fait des caprices pour qu’on s’intéresse à elle et se chamaille aussi souvent avec son frère. Pour sa part, Coo est un personnage cocasse en raison de son apparence : c’est une sorte d’amphibien aux doigts palmés avec des cheveux en bataille et il a comme une assiette au sommet du crâne qui, si elle s’assèche, lui fait perdre toutes ses forces ainsi que ses pouvoirs surnaturels. D’un tempérament espiègle et joueur, il est curieux de tout ce qui l’entoure et sa grande naïveté est due à sa jeunesse.

Outre cette émouvante histoire d’amitié (à la E.T.) entre un petit garçon humain et une créature dotée de pouvoirs surnaturels venue d’un autre monde (en l’occurrence celui des esprits), ce film d’animation est aussi une critique acerbe, tant sociale que médiatique, qui souligne le manque de cohabitation entre le monde des Esprits et le monde bassement matériel (voire même matérialiste) qu’est devenu le nôtre. Un Été Avec Coo ravira autant les plus jeunes que les adultes. Le seul reproche qu’on puisse lui faire, c’est de traîner un peu trop en longueur.

Un Été Avec Coo

Réalisation : Keiichi Hara

Film d’animation avec les voix de : Kazato Tomizawa, Takahiro Yokokawa, Naoki Tanaka, Naomi Nishida, Tamaki Matsumoto

Sortie le 10 septembre 2008

Durée : 2 h 15

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