Cité de perle, les guerres wess'har T1 (La)

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Shan Frankland est un membre aussi respecté que craint du EnHaz, organisme qui enquête sur les risques environnementaux provoqués par l’activité des multinationales. Alors que sa retraite est proche, elle reçoit la visite de la ministre Pérault, qui lui propose une dernière mission, aussi vitale que dangereuse : se rendre sur Cavanagh, planète située à soixante-quinze années de voyage de la Terre. Shan accepte et subit un briefing refoulé, système qui ne lui distille ordres et informations qu’au moment opportun. Dès son arrivée sur place, l’équipe de scientifiques et de militaires qui accompagne Shan découvre les descendants du premier vaisseau terrien, survivant chichement grâce à un dur labeur.



Mais le véritable choc est constitué par la découverte de trois espèces extraterrestres intelligentes : les Bezeri, habitants sous-marins de la planète, les Wess’har, gardiens de l’écologie locale et les Isenj, inlassables colonisateurs. Les nouveaux arrivants doivent se faire une place malgré les impairs diplomatiques, les pièges de la faune, les tensions entre militaires et scientifiques et la surveillance du wess’ar Aras. Shan, elle, cherche à découvrir ce qu’est sa réelle mission, affrontant chaque difficulté avec hargne et détermination, aussi impitoyable avec les humains que tolérante pour les extraterrestres. C’est un minimum lorsque la survie de tous les humains est en jeu.

La Cité de Perles, premier volume de la trilogie des Guerres wess’har, trace les contours psychologiques des races extraterrestres et met en place les éléments des tomes à venir. Centré sur les aventures de Shan, une femme dure et autoritaire, le récit permet de découvrir la planète Cavanagh et révèle les enjeux par petites touches. Si les psychologies de l’héroïne et d’Aras sont explorées en détail, le reste des personnages est malheureusement un peu survolé, et, surtout, les scientifiques sont réduits à des caricatures de savants bornés et entêtés. Le roman aurait gagné à donner plus de profondeur aux personnages secondaires.

Dans ce volume où Karen Traviss fait part de ses aspirations écologiques, l’Homme est de nouveau l’unique peuple à la croisée des chemins : si Wess’ar et Berzeri s’opposent aux Isenj, les humains sont divisés entre les deux camps, dans une opposition trop manichéenne pour ne pas trahir la sensibilité de l’auteur.

Si l’on ne peut s’empêcher de penser à la Lodève Dalellia d’Ayerdhal en suivant les pérégrinations de Shan Frankland, La Cité des Perles demeure une bonne histoire qui préfigure une guerre qui devrait se révéler impitoyable.

Karen Traviss, La Cité de Perle, Les Guerres Wess’har T1, Editions Bragelonne, 346 pages, 20 €

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