Grand voyage (Le)

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« Le Grand Voyage », c’est le départ de Sie-Rã, une jeune fille d’une tribu de commerçants nomades d’une planète dont le nom, si elle en a un, ne sera pas indiqué dans le livre. Jeune fille qui croit avoir été choisie pour devenir l’épouse d’un Négociant, membre d’une caste supérieure à la sienne, mais qui va être vendue comme esclave à un tenancier de bordel. Sauf que celui-ci a découvert les facultés que Sie-Rã ignore posséder et que va alors commencer le Voyage qui va l’emmener d’abord tout autour de la planète, puis dans l’espace...

Ce livre se présente comme la découverte progressive par l’héroïne de ses facultés et l’annonce d’un avenir qui lui permettra de se réaliser. Mais nous n’y voyons que la bande-annonce de ce futur possible, annoncé par les interventions de la Sie-Rã future (sauf que, quand l’héroïne change le passé, il n’en reste que le souvenir qu’elle a de ce passé aboli : alors son incarnation future ne pourrait-elle pas elle aussi disparaître si ses actes divergeaient de ceux nécessaires ? Le roman passe un peu vite sur les paradoxes liés aux changements du passé) et le début de ce chemin qu’elle suivra, si l’œuvre se poursuit, dans les volumes à venir.

Nous sommes dans un univers qui mélange rationalité et « magie » ou, si on veut raisonner parascientifiquement, « forces psychiques » maîtrisées par des « prêtresses » de cultes variés. Sachant que la planète d’origine de Sie-Rã a, elle, une religion qui se réfère à certains Prophètes et à un livre de lois dont l’intervention dans la suite de l’histoire n’est pas certaine. L’héroïne, elle, semble les avoir rapidement oubliés.

Impossible de juger à l’avance si les incohérences apparentes de l’histoire se résorberont dans un schéma cohérent dont nous n’avons encore que l’esquisse, esquisse d’autant plus imprécise que l’héroïne doit découvrir les termes nécessaires pour exprimer ce qu’elle découvre. Ce premier livre laisse le lecteur sur sa faim, comme c’est trop souvent le cas au début d’une série. Mais on peut espérer que la suite permettra de répondre aux attentes, de nourrir cette faim.

J’ai personnellement un handicap dans cette lecture : je me souviens d’autres quêtes d’initiation analogues, dont une que j’ai adorée, mais dont le lecteur français ne connait que les six premières étapes et non la fin. J’espère que les volumes à venir me permettront d’apprécier Sie-Rã autant que j’ai aimé « Aleytis »....

Le Grand Voyage de Véronique Tarin, éditions Voy’el 2012, 408 p., couv. Sabrina Tabal, 22€, ISBN 978-2-364751-10-1

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