Sunshine

Réalisateur: 

Le 9ème passager


2057 l’odyssée de l’espèce

L’action se déroule en 2057 et le soleil est en train de s’éteindre, menaçant d’éradication toute forme de vie sur terre. La communauté internationale mobilise ses dernières ressources pour envoyer une mission de la toute dernière chance dans l’espace dans le but de faire exploser une charge thermonucléaire au cœur du soleil afin de tenter de le réactiver. Le vaisseau spatial ICARUS II, avec à son bord un équipage composé de huit astronautes et scientifiques, est le dernier espoir de l’Humanité. Le film démarre alors qu’ICARUS II a déjà quitté la terre depuis 16 mois et qu’il s’approche de Mercure. Ils sont environ à mi-chemin de leur “destination finale” et ils ne vont pas tarder à atteindre le moment où tout contact radio avec la terre sera désormais impossible. Tout ne se déroule pas exactement comme prévu initialement. En effet, en raison de l’extrême pression psychologique à laquelle ils sont sans cesse soumis, l’un d’entre eux commet une tragique erreur. De plus, la rupture du contact radio avec la Terre intervient plus tôt qu’ils ne le pensaient en raison des perturbations engendrées par leur proximité croissante avec le soleil.

Lost in space


Sept ans plus tôt, l’expédition ICARUS s’était élancée en direction du Soleil dans le même but mais cette mission avait échoué pour des raisons inconnues, l’équipage ayant brusquement cessé de donner signe de vie, peu avant d’arriver à destination. Depuis lors, la situation climatique sur terre s’est encore aggravée. La planète est désormais plongée dans une nouvelle ère glaciaire (tout comme dans Le Jour D’Après) et des milliards de terriens souffrent déjà des changements climatiques précurseurs de la fin du monde. Le lancement d’ICARUS II représente, du coup, la mission de la dernière chance. Les huit membres d’équipage s’activent consciencieusement aux diverses tâches quotidiennes qui leur ont été respectivement attribuées. Peu de temps après que le contact radio avec la terre ait été rompu, les membres de l’équipage d’ICARUS II captent un signal de détresse en provenance du 1er vaisseau spatial et ils se demandent alors s’ils doivent modifier leur trajectoire pour aller voir ce qui a bien pu lui arriver.

Au sein de l’équipage, les avis divergent. En effet, si tout le monde s’accorde unanimement sur le fait qu’après tant d’années, il ne peut y avoir de survivants, certains pensent toutefois que s’ils peuvent récupérer la bombe toujours présente à bord de l’autre vaisseau, ils auraient alors deux fois plus de chance de réussir leur mission en disposant de deux bombes au lieu d’une seule. Ils laissent alors au physicien du bord la lourde tâche de prendre la décision. Ils changent alors de trajectoire et accostent le vaisseau spatial à la dérive et c’est, peu après, que l’expédition vire vraiment au cauchemar. Ils doivent désormais non seulement lutter pour rester en vie et ne pas sombrer dans la folie mais aussi ne jamais perdre de vue leur priorité qui reste toujours de mener à bien leur mission vitale pour l’avenir de l’Humanité.

Le vaisseau de l’angoisse



Le scénario de Sunshine s’inspire des classiques du genre pour nous raconter une histoire dans laquelle la survie de toute la planète dépend uniquement de quelques individus. On retrouve donc ici les ingrédients d’une expédition de la dernière chance envoyée dans l’espace avec pour mission d’empêcher, d’une façon ou d’une autre, un cataclysme planétaire de se produire et de sauver ainsi l’avenir de l’Humanité (Armageddon, Deep Impact, Space Cow-Boys, Planète Rouge, etc.). En cours de route, l’équipage va être confronté à des évènements inattendus qui vont mettre en danger leurs vies, perturber le bon déroulement de leur mission (Alien, Le Vaisseau De L’Angoisse, etc.) et les confronter à leurs croyances personnelles (Mission To Mars, Solaris, 2001 L’Odyssée De L’Espace, etc.). Les incidents de parcours ont donc forcément un air de déjà-vu : sorties dans l’espace qui tournent mal, problèmes mécaniques qui mettent l’équipage en danger, avarie sur un scaphandre, vaisseau partiellement endommagé, déviation de la trajectoire initiale, ordinateur de bord qui donne son avis, pénurie d’oxygène, dilemmes cornéliens et sacrifices héroïques pour mener à bien leur mission compromise.

Si l’intrigue laisse la part belle à bon nombre de scènes d’action traditionnelles (passage obligé dans ce genre de films), elle prend également le temps de s’attarder sur les conditions de vie de l’équipage, condamné à vivre dans un lieu confiné pendant un laps de temps très long, avec la claustrophobie que cela engendre et ses effets nocifs sur leur santé mentale. Livrés à eux-mêmes dans l’infinité de l’espace, les membres de l’équipage sont confrontés à leur(s) peur(s) primale(s) : peur du vide, de l’infini, de l’inconnu, de la panne d’équipement, de l’échec de leur mission qui entraînerait obligatoirement l’éradication de toute vie sur terre, … Dans l’espace confiné de leur vaisseau spatial, ils n’ont aucune échappatoire et aucun secours à attendre. Ils sont seuls confrontés à leur destin et ils finiront par comprendre à leur détriment ce qui est réellement arrivé à leurs prédécesseurs.

Mission (im)possible ?

Mener à bien leur mission est leur but ultime même s’ils ignorent si arriver à faire exploser un engin thermonucléaire au cœur du soleil pourra vraiment avoir le résultat escompté par les scientifiques. N’ayant jamais été réalisé auparavant, il est donc bien évidemment impossible d’en prévoir le résultat et le fait que la 1ère mission n’a jamais atteint sa destination ne les rassure pas, bien au contraire. Une fois les divers incidents de parcours intervenus, ils ont parfaitement conscience que les chances de survie du plus grand nombre passent obligatoirement par la mort (accidentelle, suicidaire ou sacrificielle) de plusieurs d’entre eux. Cela engendre alors toutes sortes de dilemmes cornéliens, de cas de conscience et de situations de crises qu’il leur faudra malheureusement résoudre rapidement : la vie d’un individu a-t-elle plus de valeur que celle d’un autre ? La vie d’une ou de quelques personnes est-elle plus importante que la survie de l’Humanité toute entière ?

Plein soleil

Dans la dernière partie de l’intrigue, Boyle accorde une large place au mysticisme ainsi qu’à la réflexion métaphysique et philosophique, tout en laissant au spectateur le libre choix de son interprétation des divers évènements. L’originalité du film tient surtout à la présence du soleil, qui est montré ici à la fois comme la source indispensable à la survie de l’Humanité et comme une sorte de “monstre” prêt à tout consumer sur son passage. Quant au scénario, il nous dresse le portrait des différents membres de l’équipage, au fur et à mesure de leurs actions, ce qui les rend du coup nettement plus “humains” et moins traditionnellement “héroïques” que dans les blockbusters hollywoodiens auxquels le spectateur est malheureusement habitué.

Au niveau de l’aspect visuel, Boyle a choisi des tonalités bleues, grises, sombres et froides pour l’intérieur du vaisseau spatial. A l’extérieur, en ce qui concerne la face cachée du soleil, tout d’un noir d’encre alors que du côté exposé au soleil, tout est d’un jaune et orange éclatant. Malgré une mise en scène efficace agrémentée de quelques ingénieux effets de style, une interprétation parfaitement crédible de la part d’un casting international et homogène, des nombreux effets spéciaux de haut vol (le film comporte environ 500 plans d’effets visuels) et d’une bande son qui revêt ici une grande importance, il n’en reste pas moins que le spectateur reste confronté à un certain nombre d’invraisemblances au niveau du scénario qui gâchent quelque peu le plaisir.

Sunshine

Réalisation : Danny Boyle

Avec : Rose Byrne, Cliff Curtis, Chris Evans, Triy Garity, Cillian Murphy, Hiroyuki Sanada, Mark Strong, Benedict Wong, Michele Yeoh.

Sortie le 11 avril

Durée : 1 h 40

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Commentaires

film lumineux !
la science qui veut sauver l’humanité et la religion qui veut laisser Dieu décider...
des effets esthétiques en plus !