Stradivarius de Goebbels (Le)
En 1943, au nom du rapprochement entre l'Allemagne nazie et l'empire du Japon, Joseph Goebbels offre un Stradivarius à Nejiko Suwa, une jeune virtuose japonaise venue étudier à Berlin. Un geste politique en forme de cadeau empoisonné : le violon a d'abord appartenu à un musicien juif assassiné et, hanté par son âme, il refuse de sonner. Sommée de jouer à travers l'Europe au nom de la propagande nazie, Nejiko répète nuit et jour pour s'approprier le Stradivarius, en vain.Après-guerre, Félix Sitterlin est chargé par les autorités de la France libre de retrouver l'instrument confisqué. Mais son enquête se heurte bientôt à un autre mystère : celui de la personnalité de Nejiko qui, des années après, continue de se dérober à la vérité... Le roman vrai et fascinant des instruments spoliés pendant la Seconde Guerre mondiale.
Alors là... Tant de choses à en dire... J'ai adoré.Ce roman historique/biographique est teinté d'une telle poésie qu'il en devient d'une légèreté incroyable et diamétralement opposée à ce lourd sujet qu'est la confiscation des biens juifs par les nazis. Il pose également de belles questions philosophiques comme la place des artistes au sein d'un régime politique et celle de savoir si l'art y a sa place. Par ailleurs, l'auteur a réussi à mettre en avant cette artiste en lui rendant grâce tout en la faisant apparaître tellement humaine.Le tout dans un style d'écriture qui m'a littéralement séduite. Une rythmique et une langue d'une légèreté telles que le roman m'a fait penser à une jolie partition et pourtant je ne suis pas mélomane... Ce livre respire le talent et le travail de l'auteur pour parvenir à un résultat plus que convaincant. Un coup de cœur pour moi. ➕ Philosophique et léger en même temps, thème et époque d'un grand intérêt historique, découverte d'un personnage méconnu des non initiés, poésie➖ RAS
Le stradivarius de Goebbels par Yoann Lacono, Editions j'ai lu, ISBN 978-2290357569, janvier 2023, 288 pages, 8,10€