Star Trek

Retour vers le futur



L’étoffe des héros

Sous le commandement du capitaine Christopher Pike, un groupe de cadets fraîchement sortis de la Starfleet Academy est sélectionné pour intégrer l’équipage du plus sophistiqué des vaisseaux interstellaires jamais construit : l
’USS Enterprise. Alors que cet équipage inexpérimenté découvre sa toute 1ère mission, James Tiberius Kirk, qui a réussi à embarquer à bord sous un faux prétexte, et Spock ne vont pas tarder à se retrouver confrontés à leur plus grande épreuve face à un ennemi impitoyable qui ne leur laissera pas le choix. Ils devront alors très vite apprendre à se faire confiance mutuellement et à faire équipe ensemble car c’est l’avenir de la galaxie toute entière qui en dépend.

La fureur de vivre

James Tiberius Kirk est un garçon solitaire et impulsif qui a été élevé dans une ferme de l’Iowa. Depuis sa tendre enfance, il est perturbé par un lourd héritage familial qu’il a bien du mal à assumer : son père, un capitaine de la Fédération des Planètes Unies, est mort en se sacrifiant pour sauver la vie de son épouse sur le point d’accoucher ainsi que celle de 200 autres membres de son équipage. Non seulement, James n’a donc jamais connu son père puisque celui-ci est mort le jour de sa naissance mais on ne cesse aussi de lui rappeler son acte héroïque. En grandissant le jeune homme est devenu une véritable tête brûlée qui démarre au quart de tour, tout comme la vieille Corvette qu’il adore conduire à fond la caisse.
Ce casse-cou vit au jour le jour sans but précis et (ré)agit à l’instinct sans vraiment réfléchir et parfois même en dépit du bon sens. Son tempérament rebelle et bagarreur lui attire régulièrement des ennuis. C’est justement au cours d’une rixe dans un bar que le capitaine Pike, un ancien ami de son père, lui propose d’intégrer la Starfleet.

Raison et sentiments

Spock est originaire de la planète Vulcain, un monde où, dans un très lointain passé, les émotions ont engendré tellement de violence qu’elles ont été, depuis lors, abolies pour toujours et remplacées par la logique pure. Né d’un père vulcain, l’Ambassadeur Sarek, et d’une mère humaine, Amanda Grayson, Spock a grandi en étant tiraillé, d’un côté, par la logique et la raison de sa moitié vulcaine et, de l’autre, par les émotions et les intuitions de sa moitié humaine. Doté d’un esprit logique et rationnel ainsi que d’une grande détermination,
il analyse chaque chose et pèse systématiquement le pour et le contre avant d’agir. Malgré son incroyable capacité à toujours rester impassible quoi qu’il advienne, il est déchiré entre les deux cultures auxquelles il appartient et a bien du mal à trouver sa place parmi les siens, d’autant plus qu’il a souvent été la victime des railleries de ses camarades d’école vulcains. Son père lui a toujours dit qu’il était capable de choisir par lui-même sa propre destinée mais Spock peine à se décider car, entre les deux, son “cœur” balance et il est souvent aux prises avec son conflit intérieur : entre raison et émotions, logique et sentiments. C’est à force de travail qu’il sera le 1er de son espèce à intégrer Starfleet et il finira même par devenir le commandant en second du légendaire USS Enterprise.

Accords et désaccords

Les règles qui régissent le commandement et le fonctionnement d’un vaisseau spatial sont le respect de la hiérarchie et d’un certain code de l’honneur. Spock applique toujours scrupuleusement les procédures tandis que Kirk cherche souvent à les contourner pour arriver à ses fins. C’est leur principal source de désaccord mais leurs points de vue divergents sur la question peuvent tous deux être valables. Si dès leur 1ère rencontre, Kirk sympathise très vite avec le Dr McCoy, il ne supporte pas la froideur de Spock et leur antipathie semble être réciproque. En raison de l’assurance, de l’impétuosité et de l’air bravache de Kirk, Spock le considère avant tout comme un homme dangereux et irresponsable. A l’inverse Kirk ne voit dans le très logique et toujours pondéré Spock qu’un officier trop zélé et ennuyeux. Ils ont une façon diamétralement opposée de concevoir le monde mais se complètent parfaitement. L’un sans l’autre, ils ne pourraient pas mener à bien la mission périlleuse dans laquelle ils se retrouvent embarqués. Ils sont face à un dilemme moral mais ont l’intelligence de comprendre que c’est en s’entraidant qu’ils pourront trouver la meilleure solution pour résoudre les divers problèmes auxquels ils sont confrontés.

Le troisième homme


Leonard “Bones” McCoy est devenu officier médical au sein de Starfleet à la suite de problèmes personnels sur Terre. Alors qu’il considère l’espace comme étant un lieu plein de danger et rempli de maladies, il éprouve toutefois une satisfaction secrète à l’explorer. Bien qu’il se montre souvent irascible avec ses patients, c’est un excellent médecin qui se dévoue corps et âme pour les soigner et leur sauver la vie. Sous ses airs bougons, c’est un homme franc plein de bons sentiments et de compassion vis-à-vis des autres. Il forme une sorte de trio infernal avec Kirk et Spock. Kirk est l’homme d’action qui fonce toujours dans le tas, Spock celui de la logique et de la science tandis que McCoy est une sorte de conscience humaniste qui équilibre et tempère les élans des deux autres tout en les aidant par ses conseils avisés mais souvent sardoniques à choisir la meilleure solution pour le bien de tout l’équipage.

Starship troopers

C’est Pike, le 1er capitaine du légendaire USS Enterprise (qui n’est apparu que dans 3 épisodes de la série originale) qui pousse Kirk à s’enrôler dans Starfleet comme élève officier, en le mettant au défi de faire mieux que son père car il décèle un grand potentiel dans ce jeune homme impétueux et accepte de courir un risque en lui faisant confiance.

Pilote de l’Enterprise dès son 1er voyage, le Lieutenant Jikaru Sulu est le plus expérimenté des officiers de bord. Fin timonier et excellent combattant, c’est un passionné de physique doublé d’un maître d’armes hors pair qui aura l’occasion de montrer toute l’étendue de ses divers talents aux autres membres de l’équipage durant leur 1ère mission.

Après avoir vécu dans une sorte d’exil sur la planète de glace Delta Vega pendant plusieurs années, l’exubérant et dynamique Montgomery Scott, surnommé “Scotty”, arrive pour la 1ère fois à bord de l’Enterprise d’une façon assez surprenante. Grâce à son humour, son intelligence, son ingéniosité et sa capacité à toujours se sortir du pétrin, il occupera désormais le poste d’ingénieur en chef du vaisseau, en charge de la salle des machines et de la salle de téléportation.


Nyota Uhura est une talentueuse et superbe xénolinguiste qui exerce ses compétences d’interprète et de traductrice à bord de l’Enterprise en tant qu’officier en charge des communications. Quant à Pavel Andreievich Chekov, c’est un joueur d’échec hors pair. Cet adolescent prodige, d’origine russe, est le plus jeune officier de l’Enterprise.

Galaxy quest

Pour cette 1ère mission à haut risque, l’équipage de l’Enterprise aura fort affaire face à un redoutable ennemi plein de ressources, rusé et imprévisible : Nero, le capitaine du Narada, un gigantesque vaisseau minier romulien, sombre et menaçant. Avec ce Romulien fanatique et sans pitié, l’adage qui affirme que “la vengeance est un plat qui se mange froid” prend une toute nouvelle signification dans la mesure où il vient du futur et attend depuis des décennies l’occasion de pouvoir enfin venger la disparition des siens. Son désir de “destruction massive” à l’encontre de ceux qu’ils considèrent comme étant responsables de la mort de ses proches est tel que cela dépasse de loin de simples tensions politiques intergalactiques pour devenir une vendetta personnelle à très grande échelle. Il commence par s’attaquer à Vulcain, en braquant sur sa surface un faisceau qui transperce la planète comme un foret géant ce qui finit par la pulvériser avant de s’en prendre au restant de la galaxie. Ce nouveau personnage, créé de toutes pièces pour l’occasion, s’inspire des valeurs de la culture romulienne, abordée précédemment à diverses reprises dans la série originale (les Romuliens sont connus pour leur ruse, leur fierté, leur agressivité ainsi que leur haut niveau de technologie). Eric Bana, méconnaissable dans la peau du capitaine Nero, a dû endurer 4 h de maquillage et de pose de prothèses, tous les jours.

Mission impossible


Trouver le moyen de dépoussiérer l’univers de Star Trek devenu culte depuis quasiment près d’un demi-siècle (le pilote de la série d’origine date de 1964), telle est la “mission impossible” que le génial et très inventif J.J. Abrams a décidé d’accepter. Pour relever ce défi à haut risque, il a donc décidé de revenir aux origines des six séries et des dix films en nous racontant les tout premiers instants de cette grande épopée et en tentant de répondre à diverses questions restées en suspens depuis plusieurs décennies : comment les membres de l’équipage de l’Enterprise se sont-ils rencontrés ? Comment les liens entre eux se sont-ils formés ? Pourquoi ont-ils accepté d’explorer l’espace infini ? Comment leur voyage intergalactique a-t-il commencé ? Comment ces hommes et ces femmes ont-ils développé ce sens du devoir et cette motivation qui les ont conduits à faire de nombreuses découvertes et à vivre toutes sortes d’aventures fantastiques ?

Nous voici donc de retour au XXIIIème siècle pour survoler la jeunesse de Kirk et de Spock, les deux personnages les plus emblématiques de la saga Star Trek, chacun d’eux ayant grandi sur des planètes différentes, puis d’assister à leur 1ère rencontre houleuse à Starfleet Academy et au lancement du légendaire USS Enterprise à bord duquel ils vont effectuer leur toute 1ère mission intergalactique, point de départ de la naissance de leur improbable mais pourtant bien réelle et sincère amitié.

L’art et la manière

Tout en préservant le côté familier des divers personnages qui ont rendu la série culte, Abrams a su mettre en avant un aspect différent de leurs personnalités respectives, du fait de la fougue de leur jeunesse alliée avec l’inexpérience qui va de pair ainsi que de leur volonté de prouver leur valeur. Par ailleurs, Abrams a veillé à préserver et respecter l’univers original dans les moindres détails (la passerelle de commandement de l’Enterprise, le passage en vitesse de distorsion, la salle de téléportation, les uniformes des membres de l’équipage, etc) tout en rendant hommage à l’œuvre de Gene Roddenberry mais en explorant de nouveaux horizons.

L’idée de génie du scénario est d’exploiter le thème du voyage dans le temps qui crée une réalité parallèle altérée par les agissements d’un redoutable ennemi ivre de vengeance, justifiant ainsi du coup tout ce qui pourrait sembler inexact aux Trekkies les plus virulents et qui permet, par ailleurs, d’expliquer également la présence d’un Spock, très âgé et interprété par Leonard Nimoy en personne, tout en faisant fi des paradoxes temporels. L’action se déroule alternativement dans l’espace à bord de grands vaisseaux interstellaires (comme le Narada, l’Enterprise ou le Kelvin) ou de plus petits vaisseaux (comme la célèbre navette de Starfleet) mais également sur plusieurs planètes comme la Terre, la désertique et rocailleuse Vulcain ou Delta Vega, la planète de glace sur laquelle Kirk se retrouvera un temps en exil. C’est là qu’il fera la connaissance de Scotty et que Spock - dans sa version âgée - lui prodiguera de sages conseils quant à son avenir (un peu comme Maître Yoda l’avait fait avec le jeune Luke Skywalker).


L’histoire étant un éternel recommencement”… ce nouveau Star Trek (11ème film du nom) en est, une fois de plus, la preuve et on assiste là, au travers de ce space-opera épique, à la renaissance de la saga (tel un Phénix qui renaît de ses cendres) à qui Abrams, aussi à l’aise dans les séquences intimistes que dans les scènes d’action à grand spectacle, a su redonner un second souffle ainsi que toutes ses lettres de noblesse. Le spectateur nostalgique, qui se retrouve replongé en enfance, voyage tout à la fois dans le temps, l’espace et l’espace-temps à bord du mythique Enterprise en compagnie de personnages bien connus pour la plupart et en proie à des crises identitaires.

Avec un budget avoisinant les 150 M$, Star Trek est tout à la fois un grand film d’action et d’aventures, une histoire de conflits intérieurs et de vengeance personnelle dont l’enjeu est l’avenir de la galaxie toute entière, une histoire plus intimiste entre un groupe de personnes en apparence très hétéroclite qui va apprendre à se connaître pour finir par former, au final, une sorte de grande famille pluriethnique et multiraciale très unie. Pour rester dans l’esprit de la série originelle, on retrouve également ici les incontournables touches d’humour (plus particulièrement celle consistant à faire se rencontrer les deux Spock – jeune et vieux – le plus âgé disant au plus jeune, troublé par leur étrange ressemblance : “Je ne suis pas ton père”) et autres clins d’œil appuyés. Longue vie et prospérité à Abrams et à toute son équipe.

Star Trek

Réalisation : J.J. Abrams

Avec : John Cho, Ben Cross, Bruce Greenwood, Simon Pegg, Chris Pine, Zachary Quinto, Winona Ryder, Zoe Saldana, Karl Urban, Anton Yelchin, Eric Bana, Leonard Nimoy

Sortie le 6 mai 2009

Durée : 2 h 08

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