The Spirit

Réalisateur: 

Le justicier masqué



Retour à la vie


Denny Colt est un ancien flic, mystérieusement revenu à la vie après avoir été tué de cinq balles dans la poitrine au cours d’une fusillade, mais il ignore comment et pourquoi cela s’est produit. Depuis sa résurrection, il est devenu le Spirit, un justicier masqué qui joue les redresseurs de torts musclés et combat sans relâche le crime organisé dans les rues obscures de Central City. Il a désormais la capacité d’encaisser une avalanche de coups et de pouvoir guérir plus vite que quiconque. Malgré cela ce n’est pas un superhéros, c’est juste un homme solitaire qui a établi son QG dans un cimetière et dont l’amour pour sa ville et la justice est infini. La seule personne à connaître sa véritable identité est le Commissaire Dolan, un flic bourru à l’ancienne qui est un peu comme le père qu’il n’a jamais eu mais leurs relations sont un peu difficiles. En plus d’être à la recherche de son amour d’enfance, le Spirit cherche à comprendre les raisons et la nature de sa résurrection.

Beautés empoisonnées

Bien qu’il soit d’une grande intelligence et doté d’un humour sarcastique, il est capable de commettre les pires erreurs lorsqu’il se retrouve en présence d’une jolie femme. Alors qu’il traque Octopus, son ennemi juré qui a la mainmise sur Central City et s’apprête à la détruire, le Spirit va croiser la route de plusieurs beautés fatales, toutes plus sublimes les unes que les autres et qui cherchent à le tenter, l’aimer ou carrément le tuer.
Parmi elles, on trouve Silken Floss (l’impitoyable bras droit d’Octopus), Ellen Dolan (la fille du commissaire de police qui est chirurgienne et le remet sur pied après chacune de ses bagarres), Plâtre de Paris (une danseuse exotique meurtrière avec qui il a autrefois vécu une histoire torride et qui est toujours amoureuse de lui), Lorelei (une sorte d’Ange de la Mort dont la voix de sirène hypnotise son public), Morgenstern (une jeune policière fascinée par le Spirit et désireuse de faire ses preuves) et Sand Saref (son amour de jeunesse qui, séduite par le côté obscur, est devenue une voleuse de diamants).

Immortel

Dans le comic d’origine, Octopus, le supervilain, était un Maître du déguisement dont on ne voyait jamais le visage et qui était seulement représenté par une paire de gants blancs. Frank Miller a préféré réinventer le personnage et en a fait un dangereux psychopathe en quête d’immortalité et désireux d’asservir le Monde. C’est pour cela qu’il s’est spécialisé dans la recherche génétique et finance ses expériences plus que douteuses sur le clonage en faisant du trafic de drogue mais il est frustré de n’avoir obtenu avec ses diverses manipulations génétiques que des clones d’une incroyable stupidité, répondant tous au nom de “Phobos”, qu’il utilise comme hommes de main. Il les tue puis les remplace sans aucun état d’âme dès qu’ils échouent dans une mission et, étant donné leur manque d’intelligence, leurs remplacements sont fréquents. Dans sa folle quête d’immortalité, Octopus doit impérativement mettre la main sur une amphore qui a été dérobée par Sand Saref. Son goût du travestissement n’a toutefois pas disparu et on le voit donc tout au long du film dans une succession de costumes les plus délirants, les uns que les autres (et parfois même de très mauvais goût).

Out of time


Frank Miller respecte l’esprit du comic de Will Eisner sans pour autant en faire une adaptation fidèle. C’est ainsi, par exemple, qu’il supprime totalement le personnage d’Ebony White (le sidekick du Spirit), en ajoute un nouveau (celui de Morgenstern) et donne un corps à celui d’Octopus. Par ailleurs, il a choisi d’utiliser une technique similaire à celle déjà employée pour Sin City et pour 300, à savoir tourner l’intégralité du film en studio sur fond vert puis ajouter par la suite en postproduction les décors en images de synthèse ainsi que bien d’autres effets visuels afin de créer un hybride de film traditionnel et de comic book. C’est ainsi que tout ce qui se passe dans les rues de Central City de nuit (mais aussi pour les scènes censées se dérouler en extérieurs) est traité en noir et blanc très contrasté (comme dans Sin City), à l’exception de la peau des personnages qui conservent leur couleur chair et de la cravate du Spirit qui est d’un rouge vif. Quant aux autres scènes se déroulant en intérieur, elles sont en couleurs, celles-ci étant même parfois criardes (surtout en ce qui concerne les vêtements portés par les personnages féminins).

Au final The Spirit s’apparente à du dark pulp dont l’action se déroule dans un univers intemporel dans la mesure où le scénario mélange des éléments disparates de diverses époques (berlines des années 50, téléphones portables, expériences de clonage). Si on retrouve bien ici l’univers de polar noir du comic d’origine avec sa violence (au travers des scènes de combats opposant le héros aux méchants) et sa sensualité (avec sa superbe brochette de personnages féminins sexy, interprétés par les actrices les plus hot du moment), on regrette toutefois que Miller ait visiblement préféré privilégier l’esthétique de son film avec le traitement visuel expressionniste de Central City (qui est d’une beauté à couper le souffle) et la plastique de ses personnages féminins ainsi que les délires grand-guignolesques d’Octopus (interprété par un Samuel L. Jackson en grande forme), tout cela au détriment de la personnalité de son héros.

The Spirit

Réalisation : Frank Miller

Avec : Gabriel Macht, Eva Mendes, Sarah Paulson, Dan Lauria, Paz Vega, Stana Katic, Eric Balfour, Jaime King, Scarlett Johansson, Samuel L. Jackson, Louis Lombardi

Sortie le 31 décembre 2008

Durée : 1 h 48

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