Speed Racer

Cars

 

A tombeau ouvert

Speed Racer est un jeune homme intrépide qui rêve depuis sa plus tendre enfance de devenir le meilleur pilote de courses automobiles de tous les temps mais, pour arriver à ses fins, il lui faudra d’abord surpasser les exploits de son frère aîné, le légendaire Rex Racer, fauché en pleine gloire des années auparavant. Le talent inné de cette graine de champion attise la jalousie des autres pilotes ainsi que les convoitises des sociétés concurrentes. Le patron et fondateur des Industries Royalton offre à Speed un pont d’or pour intégrer son écurie de courses ce qui lui permettrait de disposer, tout à la fois, du meilleur matériel et de conditions d’entraînement optimales. Bien que tenté par cette proposition alléchante, Speed finit par la décliner car il lui est impossible de trahir sa famille et encore moins son père, Pops Racer, le célèbre concepteur de la puissante Mach 5. Suite à son refus, Royalton lui révèle que toutes les compétitions sont truquées et qu’il lui sera donc désormais impossible de gagner la moindre course. Speed va alors mettre un point d’honneur à lui prouver le contraire avec l’aide de ses proches. Pour cela, il lui faudra participer, à ses risques et périls, au dangereux rallye Casa Cristo 5000 qui se déroule sur plusieurs continents et coûta jadis la vie à son frère.

 

A fond la caisse !

Le scénario très manichéen qui voit s’affronter les “gentils” (les Racer sont présentés ici comme étant l’archétype de la famille américaine idéale et bien pensante qui reste toujours unie et soudée face à l’adversité) contre les “méchants” (Royalton et ses sbires), est surtout centré autour des efforts fournis par Speed pour devenir le meilleur pilote de la World Racing League, en hommage à son frère aîné décédé en pleine gloire dans un tragique accident bien des années plus tôt. Autour de ce thème principal gravitent des sous-intrigues liées à la corruption qui règne dans les écuries de courses ainsi qu’à la manipulation des résultats, à une enquête policière destinée à percer à jour toutes ces magouilles, aux motivations du mystérieux Racer X ou encore à l’histoire d’amour entre Speed et Trixie, sa petite amie.

 

Avec un budget avoisinant les 120 M$, Speed Racer a été entièrement tourné sur fond vert en DVHD aux Studios Babelsberg de Berlin en Allemagne. Au final, le résultat est un curieux mélange de manga, d’esprit cartoon et de scènes survitaminées dont l’action se déroule dans un univers au design rétro-futuriste et aux couleurs flashy. Pour l’occasion, on a mis au point de nouvelles façons d’associer l’infographie aux prises de vue réelles afin de pouvoir faire voler des voitures de courses sur des circuits de compétition futuristes dont les tracés défient bien souvent les lois de la pesanteur. De plus, les bolides sont équipés de tout un attirail destiné à handicaper leurs adversaires (crochets, lames coupantes, piques pour crever les pneus), un peu dans le genre Mad Max.

A trop vouloir ratisser large en ce qui concerne la cible visée, on ne voit plus très bien à qui s’adresse vraiment le film car si les décors, sortis en droite ligne d’un film d’animation futuriste, en mettent plein les yeux aux gamins, cela lasse très vite les adultes et, ce d’autant plus, que les multiples séquences de courses de voitures où les bolides passent leur temps à faire d’invraisemblables cascades et autres improbables pirouettes de haute voltige sont extrêmement répétitives. Par ailleurs, les interminables dialogues censés nous expliquer toutes les magouilles qui parasitent le monde des courses sont d’une complexité telle qu’elles en deviennent totalement incompréhensibles pour les plus jeunes. Dans Speed Racer, on n’a malheureusement pas affaire à deux niveaux de lecture (un pour les enfants et un pour les adultes) mais à ce qui semble bien plus être deux films, destinés à deux cibles différentes, qui se juxtaposent. Quant au personnage de Spritle, le plus jeune fils Racer, c’est un gamin odieux qui passe son temps à faire que des bêtises et à se mêler de ce qui ne le regarde pas. C’est une véritable tête à claques qui ne se déplace jamais sans Chim Chim, son chimpanzé, ce qui devient vite insupportable à chacune de ses apparitions.

 

Speed Racer

Réalisation : Larry et Andy Wachowski
Avec : Emile Hirsch, John Goodman, Susan Sarandon, Richard Roundtree, Christina Ricci, Matthew Fox, Roger Allam, Rain.
Sortie le 18 juin 2008
Durée : 2 h 07

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