Shoot Them Up : Que la partie commence

Réalisateur: 

Les carottes sont cuites



Les fils de l’homme

Alors que Mr Smith (sans Wesson !) était tranquillement installé sur un banc en train de déguster une délicieuse carotte, il aperçoit une jeune femme enceinte et terrorisée qui s’engouffre à l’intérieur d’un immeuble abandonné, poursuivie par des tueurs bien décidés à lui faire la peau. Cela en est trop pour ce marginal qui ne peut s’empêcher de s’en mêler et de porter secours à la belle en détresse. S’ensuit alors une fusillade au cours de laquelle le sauveur inopiné aide l’inconnue à accoucher, à même le sol et entre deux coups de feu, d’un petit garçon qu’elle prénomme “Oliver” juste avant de se faire abattre d’une balle en pleine tête. Voilà donc l’énigmatique Mr Smith avec un nouveau-né sur les bras. Ne sachant pas quoi en faire, il va demander de l’aide à Donna Quintano, alias “DQ”, une prostituée qu’il a bien connue dans le passé, mais tous trois vont aussitôt être pris en chasse par le redoutable Mr Hertz, secondé par son armée d’assassins, car le nouveau-né est visiblement la cible d’une puissante et mystérieuse organisation bien décidée à effacer toute trace de son existence. Alors que les affrontements se font de plus en plus meurtriers, Smith ne peut compter que sur lui-même et sur DQ pour sauver l’innocent chérubin d’une mort programmée. Pour avoir une chance de rester en vie, le couple va devoir percer le secret de l’enfant tout en restant du bon côté des balles.



A toute épreuve

Shoot’em Up dépoussière incontestablement le genre par ses excès volontairement outranciers (sorte de mélange entre un jeu vidéo dont le seul objectif est de dézinguer un maximum d’adversaires tout en restant en vie et un cartoon, version Bug’s Bunny, pour l’espièglerie du taciturne Mr Smith et son amour immodéré pour les carottes). Le scénario décomplexé use (et abuse) du second degré en racontant une histoire résolument invraisemblable mais qui ne laisse pas un seul instant de répit au spectateur en enchaînant, les unes après les autres, une pléthore de scènes de fusillade des plus hallucinantes (comme celle de la naissance du bébé, celle où Smith et Donna sont en train de faire l’amour, celle du manège dans le parc, etc.) au cours desquelles Smith affronte une armée de tueurs ayant pour unique but de récupérer le fameux bébé qui vient de naître pour l’amener à leur patron.


Le film, qui s’inspire de multiples influences (Woo, Melville, Leone), plonge le spectateur au cœur d’une esthétique bien spécifique, l’action se déroulant dans les divers décors d’une ville réaliste mais usée par le temps et dans un style outrancier conçu visiblement pour mettre en avant les scènes d’action et les fusillades démentes qui s’y déroulent. A cela s’ajoute une belle brochette de personnages atypiques avec le duel de choc opposant Clive Owen (dans le rôle de l’antihéros, une sorte de desperado hanté par son lourd passé qui vit volontairement dans le plus grand dénuement mais qui est, malgré tout, resté un tireur d’élite hors pair doublé d’un justicier au grand cœur) à Paul Giamatti (dans un rôle à contre-emploi, à savoir celui du chef d’une véritable armée de tueurs qui, bien qu’ayant des airs de bon père de famille débonnaire, est en réalité un ex-profiler du FBI qui a très mal tourné et est vraiment complètement dingue). Savant mélange de mystère, de romance, de scènes de gunfights poussées volontairement à l’extrême avec moult cascades et effets spéciaux qui s’enchaînent à un rythme effréné, de personnages atypiques qui s’échangent des dialogues mordants, le tout avec un ton résolument décalé où règne un humour noir et corrosif. Tel est le cocktail explosif de ce film qui n’a pour seul but que de nous divertir sans nous prendre la tête.

Shoot’em Up : Que La Partie Commence

Réalisation : Michael Davis

Avec : Clive Owen, Paul Giamatti, Monica Bellucci, Stephen McHattie, Greg Bryk,

Sortie le 19 septembre

Durée : 1 h 30

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