Severance
Détour mortel
Après Creep, Christopher Smith récidive dans le genre Survival avec son nouveau film, Severance, dans lequel un groupe de sept cadres commerciaux vont découvrir les “joies” d’un week-end à la campagne vraiment pas comme les autres.
Chasse à l’homme
Palisade Defence, une société multinationale spécialisée dans le domaine de l’armement, offre à sept de ses employés les plus méritants un week-end de détente en Europe de l’Est afin de renforcer leur esprit d’équipe. Le car, chargé de les conduire à destination, les laisse en rade au beau milieu de la forêt. Après délibération, le groupe décide de continuer à pied en s’aidant d’une carte routière. Au bout d’un certain temps, ils finissent par arriver devant ce qu’ils pensent être leur lieu de résidence. Bien que cet endroit soit loin d’être l’endroit idyllique auquel ils s’attendaient, ils y passent la nuit et, dès le lendemain matin, ils s’adonnent à la partie de paint-ball initialement prévue mais les choses ne se passent pas du tout comme ils l’avaient imaginé. Après un tragique accident au cours duquel l’un d’entre eux va y perdre une jambe, ces cadres supérieurs citadins ne vont pas tarder à réaliser qu’ils sont devenus la proie d’anciens soldats d’élite, superentraînés et psychopathes. Dès lors, ils vont devoir se battre pour tenter de survivre dans un environnement hostile et inconnu, en essayant de comprendre tout ce que cela signifie.
Mort ou vif
En l’espace de seulement quelques heures, le week-end de détente se transforme rapidement en un véritable cauchemar. Les membres du groupe se retrouvent piégés dans un chalet délabré, isolés au milieu d’une forêt lugubre, dans un pays étranger dont ils ne connaissent même pas la langue et sans aucun réseau pour pouvoir se servir de leurs téléphones portables. Au fil des tragiques événements dont ils vont être les victimes, les personnalités des différents membres du groupe vont se révéler être bien différentes de ce qu’elles étaient dans leur contexte habituel de bureau.
Bien que Severance ne soit pas vraiment une comédie d’horreur, l’intrigue comporte une bonne dose d’humour (british, of course !) décalé et macabre. Outre son lot habituel de retournements de situation, le scénario navigue constamment entre le premier degré que l’on trouve dans l’acharnement mis par les bourreaux pour traquer puis éliminer leurs proies humaines et le second degré résidant dans l’ironie du sort qui semble s’acharner sur les malheureuses victimes. Les fans du gore et du trash y trouveront largement leur compte avec plusieurs séquences de tortures ainsi que de mutilations, diverses et variées (jambe arrachée dans un piège à ours, décapitation, victime écorchée ou brûlée vive, etc), le sadisme des bourreaux n’étant d’ailleurs pas sans nous rappeler celui de Hostel.
Le résultat fonctionne parfaitement grâce, d’une part, au savant dosage entre le gore (pur et dur) et le second degré ironique (les deux baroudeuses qui tentent de sortir de la fosse dans laquelle elles sont tombées, les “dommages collatéraux” causés par le lance-roquettes, les visions engendrées par l’absorption de champignons hallucinogènes, etc) et, d’autre part, aux divers personnages, qui bien que très stéréotypés, sont parfaitement crédibles dans leurs (ré)actions face aux tragiques évènements auxquels ils sont brutalement confrontés. A cela s’ajoutent de nombreux effets visuels, spéciaux et de maquillages particulièrement réussis.
Josèphe Ghenzer
Severance
Réalisation : Christopher Smith
Avec : Danny Dyer, Laura Harris, Tim McInnerny, Toby Stephens, Claudie Blakley, Andy Nyman, Babou Ceesay.
Sortie le 18 octobre
Durée :1 h 37