Sève du pouvoir (La), T1

Auteur / Scénariste: 
Illustrateur / Dessinateur: 

Avant tout, je tiens à remercier Denis Vergnaud pour son intérêt, sa patience et tous les bons moments partagés en sa compagnie lors de ma lecture. Merci de m'avoir fait découvrir ton roman, retournant, parfois déroutant et complexe, mais à l'histoire passionnante et pleine d'intégrité.

 

J'ai eu le plaisir de pouvoir faire gagner La sève du pouvoir lors de mon grand concours été de ce mois d'août, et par la même occasion de découvrir ce récit dont j'ignorais jusqu'à l'existence. J'ai commencé avec une certaine impatience, sans pourtant trouver le livre d'une très grande originalité au départ, mais plus le temps passait et plus mon envie de dévorer les lignes s'accroissait. J'ai longuement hésité sur la note, à cause de ces divers revers, et je vois finalement distinctement le bout du tunnel. Je vous explique cela de suite.

 

Résumé :

Le royaume d’Arcalie pleure l’un de ses généraux. Alors que les Hommes réapprennent à vivre, libérés du joug des puissants Atraqses, cette mort inquiète le roi et ses proches. Qui est l’auteur de ce forfait? Un nom resurgi du passé est sur toutes les lèvres. Rokran surnommé le Titan. Au même moment, Beryn, un jeune chasseur au franc parler, décide de poursuivre les mercenaires qui ont attaqué son village et capturé celle pour qui son cœur bat. Sur sa route, il va croiser un vieux tailleur de pierre aigri et drogué du nom d’Isan. Ensemble, ils vont arpenter un monde que l’un ne connaît pas et que l’autre ne reconnaît plus. Et chacun va découvrir ce qu’est la vraie sève du pouvoir.

 

L'histoire commence avec Beryn, jeune adolescent tout d'abord enfantin, naïf, mais au cœur tendre et à l'esprit vif. Personnage qui, au départ, n'a pas trouvé grande place dans mon esprit, mais qui, comme la plupart des autres protagonistes, a fini par m'intriguer plus que de raison. On observe à travers ce petit bonhomme la dure réalité de la vie, ses aléas, mais aussi ses instants de répit. En suivant les aventures de Beryn, vous vous rendez compte que tout n'est jamais tout rose et que, pour celui qui se bat pour ses valeurs, qui ose certains sacrifices, les récompenses se savourent et les repos deviennent rares. Les émotions se chamboulent et certaines réalités peuvent s'avérer dures à accepter.

 

J'aime son évolution, ce que la vie a fait de lui.

 

Bien sûr, rien n'aurait été similaire sans l'intervention du vieil aigri drogué du nom d'Isan. Sans véritable raison, il est devenu mon fil conducteur, le personnage qui guidait mon regard à travers les pages. Sans doute par toutes les énigmes irrésolues de son passé, dont le lecteur ne peut s'empêcher d'imaginer la teneur, et surtout par les émotions qu'il fait surgir en nous. On sent un homme blessé, aux lourdes péripéties, et en même temps on ne comprend pas son arrogance, son addiction, son caractère. C'est un délicieux mélange paradoxal comme on les aime.

J'en passe, bien sûr, mais des personnages tels qu'Irilin, Orgos et Zarel ont eux-aussi leur lot de surprises et de profondeur. Chaque acteur du récit évolue, nous dévoilant peu à peu un morceau de leur histoire, une facette supplémentaire de leur caractère...

 

Et, justement, parlons-en.

 

Un des points forts et, en même temps, le petit bémol du récit, ce sont ces multiples points de vue, si je peux appeler cela ainsi. En fait, lors de notre lecture, nous suivons plusieurs histoires en parallèle. Et, souvent, avec quelques sauts dans le temps. La guerre, les vengeances, le sang, l'amour, le feu, le Nectar (n'en buvez pas, je vous aurai prévenus) ; tous ces éléments sont développés, tous les personnages découverts peu à peu. Et des surprises nous attendent à chaque tournant.

 

J'en suis parfois restée sans voix. Denis Vergnaud a un véritable don et une grande imagination !

 

Mais, en même temps, ces allers et retours, ces directions que prennent le récit au détour d'une page, peuvent parfois dérouter quelques secondes, voire perdre le lecteur pour une petite période. Pour ceux, qui, comme moi (mais à ce point, c'est rare, rassurez-vous), ont du mal avec les prénoms, ce peut être difficile de se repérer. J'ai beaucoup fonctionné par hypothèses, c'est-à-dire que je m'imaginais les liens établis lorsque les récits s'entrecoupaient mais sans en être totalement sûre, pourtant ils sont normalement censés être assez clairs dès le début.

 

Les énigmes se résolvaient, mais pas toujours très distinctement.

 

Par contre, LA qualité du récit, LA qualité que je recherche dans un roman, était bel et bien présente : sa vraisemblance d'histoire, de personnages et de contexte. J'ai littéralement été adsorbée dans La sève du pouvoir, parce que c'est une histoire fictive qui sonnait vraie à mon oreille. Je me suis attachée aux protagonistes, j'ai été plongée dans les émotions, j'ai cru à l'invraisemblable. J'ai pleuré, me suis énervée, souri, et jamais je ne me suis dit : « Non, ce n'est pas logique ».

Je remercie l'auteur, parce ÇA, c'est le plaisir du lecteur.

 

Le récit est construit, vrai, imaginatif, et le lecteur comblé.

 

Bien sûr, cerise sur le gâteau, l'écriture est mature, fluide, recherchée elle aussi, un vrai délice ! Si ce n'est quelques maladresses dans les répétitions, on peut clairement affirmer que Denis accompagne d'une plume de main de maître un récit dur, délicat et addictif.

 

En conclusion, La sève du pouvoir est un des meilleurs livres de fantasy que j'ai pu lire, bien qu'il faille le découvrir avec l'esprit vif pour mieux en apprécier et comprendre le contenu. Je le recommande à tous les mordus, à ceux qui veulent s'épanouir dans un genre que jamais on ne délaisse. Et, surtout, je félicite l'auteur, et lui réclame de suite le prochain volet !

 

La sève du pouvoir, T1, par Denis Vergnaud, couverture de Lucas Margolliet, auto-édité, juillet 2016, 979-10-96411-00-9, 12,99€

 

Lien vers la chronique de blog : http://honey-money.weebly.com/chroniques/la-seve-du-pouvoir-1-lombre-du-titan

Type: 

Ajouter un commentaire