Sense of wonder

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Ce roman m’a fait repenser aux limites entre science-fiction – écriture spéculative et « rationnelle »  qui recherche en permanence si le monde et les actions imaginées sont possibles –, et féérie (je récuse le vocable globish) – écriture « littéraire », qui recherche le « vraisemblable ». Il appartient sans nul doute au second type, mais je n’essayerai pas de le classer dans un « genre ». L’auteur et l’éditeur parlent de « fantasy steampunk », acceptons cette étiquette doublement inexacte.

 

L’univers décrit n’est pas vraiment steampunk, puisqu’il s’agit d’un univers totalement différent, comportant un Empire formé de l’agrégation de sept royaumes, dans lequel une science proche de celle de notre dix-neuvième siècle essaye de faire disparaître les traditions anciennes et l’usage de la magie des êtres venus d’un Envers qui ressemble un peu à notre Enfer, où un Grand Cornu règne sur des « Inversées », des fées de différents types, qui mélangent des légendes celtiques, grecques, orientales...

 

Il y a, à mon avis, un détail choquant dans cet univers : alors que le monde des humains, le Suiomh, comportes les deux sexes, il semblerait qu’à part son souverain, l’Envers ne comporte que des êtres variés tous de sexe féminin. Ce qui pousserait à une lecture misogyne de l’œuvre, inattendue vu l’auteur. Le lexique final des Inversées omet d’ailleurs certaines d’entre elles qui apparaissent :  sirènes, dryades, ondines...

 

Méprisées et rejetées par les hommes, les Inversées, capables de pénétrer en Suiomh alors que les humains sont incapables de pénétrer en Envers, sont devenues des prédateurs dangereux ; celles en tout cas qui n’ont pas été réduites en esclavage pour l’éclairage, les communications, l’industrie. Quelques hommes, dotés du Sens qui leur permet de détecter les Inversées, se chargent de défendre les autres, en ne recevant pour ce service que le mépris général et un salaire de misère. Ce sont les Investigateurs psychiatriques.

Dans cet univers un peu de bric et de broc, quelques personnages, deux militaires et un groupe d’IPs, les Pieds Nickelés de ce monde, vont être confrontés, à partir d’une enquête qui paraissait banale, à une menace contre l’ordre existant, le jeune Empereur et le monde des humains. Comme dans toute histoire de Quête et de Guerre du Bien et du Mal, seul un miracle les empêchera de succomber à une coalition d’ennemis presque omnipotente...

 

Un certain nombre d’images originales parsèment néanmoins ce roman et en rendent la lecture, malgré tout, assez agréable nonobstant les trop nombreux clichés.

Mais pourquoi ce titre anglais ? Rien ne le justifie, pas même le texte qui nous parle de sens du merveilleux.

 

Sense of wonder, par SoFee L. Grey, Netscripteurs éditions, 2015, 334p., couverture d’Olivier Sanfilipo, 15,50€, ISBN 979-10-91736-03-9

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