Sacrifiés (Les)

Dans un monde post-catastrophiste, où l’hiver nucléaire a gelé presque toute l’Europe, un régime islamiste dirigé par un soi-disant Philosophe envoie des groupes de Sacrifiés dans les Terres gastes, les zones radioactives du Caucase. Formés de scientifiques traités en cobayes, ces groupes doivent découvrir les nouvelles mutations, les nouveaux virus contre lesquels il faut obtenir des vaccins. Deslav est guide, il a déjà plusieurs fois pénétré dans les Terres gastes mais c’est aussi un incroyant notoire, et, blasphème suprême, un historien qui se souvient de faits datant du temps d’avant le Cataclysme. Et le groupe de Sacrifiés qu’il guide est dirigé par son rival Alik, l’homme qui a découvert et vaincu plusieurs virus. Mais Deslav va découvrir des vérités qui ne sont pas bonnes à connaître. Et, peut-être, un espoir...

Compte tenu du calendrier proposé des événements, avant et après la Catastrophe, le fait que Deslav, Géorgien né plus d’un siècle après celle-ci, raisonne avec les références philosophiques et scientifiques occidentales pré-cataclysmiques est sans doute difficile à croire. Il suffirait sans doute de resserrer un peu le dit calendrier, de supposer que la Catastrophe est arrivée plus vite et que les événements du livre en sont plus rapprochés, pour que l’histoire devienne plus crédible.

Comme il est nécessaire pour le lecteur de suivre, aussi, certains événements qui ont eu lieu alors que Deslav avait quitté le camp de base, certains chapitres sont racontés par d’autres personnages. Il n’en reste pas moins certaines ellipses parfois excessives. Mais cette découverte d’un monde en train de lutter pour une survie de moins en moins probable n’en est pas moins passionnante et, hélas, une possibilité envisageable.

Les sacrifiés, de Bernard Henninger, L’Ivre-book, 2016, 319 p, couverture de Thierry Cardinet, 16€, ISBN 978-2-36892-351-1