En attendant la Terre Promise

Le thème des arches spatiales est loin d’être épuisé et René Stamegna nous propose une variation qui comporte aussi bien un certain nombre de thèmes classiques que des idées nouvelles que je ne déflorerai pas dans cette critique.

L’Archipel, immense arche, réunit dans ses flancs les derniers survivants de l’espèce humaine, après la destruction de la Terre par un astéroïde géant. Aux millions de descendants des survivants qui habitent l’arche et attendent qu’une planète habitable et libre d’occupation soit découverte s’ajouteront, le cas échéant, ceux qui, après la dernière tentative qui a échoué à cause d’une guerre avec les indigènes, ont été cryogénéisés pour fournir des troupes en temps voulu. L’administration centrale gère la situation à l’aide d’une loterie qui semble donner à tous des possibilités de s’élever dans la société. Et une nouvelle planète susceptible d’accueillir les réfugiés a été repérée, des équipes scientifiques sont parties en avant l’explorer. Mais certains préparent déjà la guerre qui sera sans doute nécessaire pour permettre l’installation. À moins que tout ne soit qu’une gigantesque duperie organisée par les dirigeants du vaisseau pour conserver leur pouvoir...

En fait le roman est, d’abord, un roman d’aventure, dans lequel le jeune héros va, au fur et à mesure de ses découvertes et aventures, passer du rôle d’employé sans but dans la vie à celui de découvreur d’un monde... Même si la fin reste largement ouverte et qu’une suite semble s’imposer. Ou si le lecteur est invité à l’imaginer...

L’intérêt majeur de ce roman est son accessibilité à des lecteurs qui découvrent la science-fiction et le thème des arches stellaires, présenté de manière simple mais aussi pertinente pour les lecteurs actuels. Il permet donc d’éviter le risque de rejet pour « ringardise » que présentent certains classiques démodés sur le même thème. Bien sûr ceux qui ont lu autrefois et apprécié les dits classiques (romans de Tubb, de Van Vogt, de Harrison...) peuvent être déçus de l’absence d’idée totalement nouvelle, de remise en cause complète du thème, qu’auraient pu envisager certains auteurs actuels. Mais les lecteurs nouveaux y trouveront des idées et des portes d’entrée vers les romans plus exigeants...

En attendant la Terre Promise, de René Stamegna, Ursa Major, 2013, 314 p., couverture de Tom Robberts, 15,70 €