Roma Aeterna

Auteur / Scénariste: 
Illustrateur / Dessinateur: 
Traducteur: 


Roma aeterna

Roma aeterna est un livre différent, qui ne possède pas d’intrigue à proprement parler. Il s’agit en effet d’une uchronie couvrant plusieurs siècles. Ici, pas d’éléments tirés de la fantasy (magie, elfes…), pas de phénomènes fantastiques ou d’invention futuriste. Non, Silverberg propose simplement le récit du monde tel qu’il serait peut être devenu si l’Empire Romain n’avait pas été détruit.

Le roman présente donc une série d’épisodes marquants de l’évolution de l’empire romain au fil des siècles. On retrouve au passage des moments clés de l’histoire humaine, comme la découverte de l’Amérique, ou des épisodes plus particuliers, comme celui rappelant la Terreur française. Au fil des chapitres l’empire romain se développe, lentement, car la structure même de l’empire, conservatrice et figée, ne favorise pas l’innovation.

Le peuple romain est cependant présenté comme un peuple conquérant, fier et moraliste, qui a la certitude d’être le peuple ayant été choisi pour diriger la Terre et ses habitants. Les Romains acceptent et assument ce rôle avec une conscience aiguë de leurs obligations, en dehors de quelques périodes qui conduisent l’empire vers la décadence.

Silverberg manie de nombreuses idées dans ce récit, tel le colonialisme, l’ordre moral, la guerre civile ou encore le brassage des peuples et des langues… Il réussit parfaitement à transposer le cours réel de l’Histoire dans son hypothèse initiale, développant une évolution rationnelle de cet empire, qui, comme tous les empires, finit néanmoins par s’écrouler.

Malgré le sujet, le récit n’est jamais rébarbatif car l’auteur dépeint les événements en se focalisant soit sur un (ou plusieurs) acteur(s) principal(ux), soit sur un témoin particulier. Silverberg retrace de son style toujours juste la vie des hommes qui font et défont l’empire romain, sans porté de jugement, tel un chroniqueur. Dans Roma aeterna, l’auteur fait preuve d’une maîtrise rare dans ce genre de roman.

Roma aeterna par Robert Silverberg, traduction de Patrice Louinet et illustration de Jackie Paternoster, Le Livre de poche

Type: