Revival

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Il a suffi de quelques jours au charismatique révérend Charles Jacobs pour ensorceler les habitants de Harlow dans le Maine. Et plus que tout autre, le petit Jamie. Car l’homme et l’enfant ont une passion commune : l’électricité.

Trente ans plus tard, Jamie, guitariste de rock rongé par l’alcool et la drogue, est devenu une épave. Jusqu’à ce qu’il croise à nouveau le chemin de Jacobs et découvre que le mot « Revival » a plus d’un sens... Et qu’il y a bien des façons de renaitre ! 

En plein milieu des années 2000, j’ai cru que nous avions perdu Stephen King. Non pas parce qu’il avait annoncé une retraite qu’il ne prit jamais, mais parce qu’il me donnait de nettes impressions de s’enfoncer, avec Duma Key ou encore Lisey’s Story dans une fiction autoréférentielle, lourde, répétitive et loin d’être passionnante. On devinait encore l’ombre du King derrière le texte, mais l’esprit s’était quelque peu envolé. L’arrivée de 22/11/63 et puis surtout de Mr Mercedes  a joyeusement replacé le mausolée au centre du cimetière. Non seulement King a encore de chouettes histoires à nous raconter… mais il n’hésite pas à remettre en cause la forme de son écriture pour explorer la palette de son art.

Avec Revival, ce qui débute comme une critique plutôt virulente d’une Amérique étouffée par ses born again christians vire ensuite à la réflexion sur la création (un classique chez King…) avant d’entrer de plein pied dans l’univers de l’horreur gothique. « Libre », c’est sans doute ce qui défini le plus clairement la prose de Stephen King. L’homme n’a plus rien à prouver, a parcouru le chemin, ardu, séparant l’écrivain de best-sellers de genre de l’auteur contemporain reconnu et il mène aujourd’hui sa carrière au gré de ses envies. Il veut publier un polar/thriller ? Les lecteurs le suivent. Il explore les relations troubles entre croyance, science, art et éthique ? Nous nous laissons emporter avec plaisir. Un plaisir d’autant plus grand dans ce Revival que King joue de ses propres codes, de ses propres obsessions… Parce qu’il sait qu’il a établi une telle relation de confiance avec ses lecteurs qu’il peut les traiter comme des vieux amis de la famille. Stephen King est aujourd’hui à part, mais il n’est pas pour autant devenu intouchable… Et surtout il n’a pas perdu le contact avec la réalité de ce que ses lecteurs attendent d’une bonne histoire. Et Revival  est une putain de bonne histoire !   

Revival de Stephen King, Editions Albin Michel

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